Usine GE à Belfort: le directeur général et la DRH vont profiter du plan social... qu'ils ont négocié

Parmi les 294 premiers candidats au départ dans le cadre du plan social négocié pour l'usine de turbines à gaz de General Electric à Belfort, figurent... le directeur général et la directrice des ressources humaines de l'activité. Les deux derniers dossiers validés par la commission de suivi ont été ceux d'Antoine Peyratout et de Catherine Letang, la directrice des ressources humaines, a-t-on appris de sources syndicales.
"Nous prenons acte de cette décision et nous mettons en place une transition", s'est contenté d'indiquer un porte-parole de General Electric à propos de ces deux départs de cadres dirigeants annoncés.
Le plan prévoit 485 suppressions de postes au total
La commission de suivi, chargée d'examiner les dossiers des partants, a déjà reçu davantage de candidatures que de places disponibles pour cette première phase, prévue pour s'achever fin mars 2020. Le plan social prévoit la suppression de 485 emplois sur 1750 sur le site de production des turbines à gaz (GE EPF) répartis en plusieurs phases.
Le dossier du directeur général du site de GE gaz, à Belfort, aurait été le troisième à arriver devant la commission. "D’après une source proche du dossier, il pourrait toucher une indemnité de plusieurs centaines de milliers d’euros" ajoute le quotidien régional L'Est Républicain.
Les deux cadres dirigeants candidats au départ ont piloté le plan social et le fait qu'ils en bénéficient fait grincer des dents salariés et syndicats. Ce sont des gens forcément au courant de l'articulation du plan", regrette sous couvert d'anonymat un élu syndical, qui évoque un problème de "délit d'initié, entre guillemets". "Ils ont bénéficié d'informations que d'autres salariés n'avaient pas", regrette-t-il.
Ce départ "n'est pas moral, mais ils n'apportent rien industriellement", s'emporte un autre représentant syndical souhaitant conserver l'anonymat. "Finalement, les syndicats ont bien négocié pour lui", sourit avec sarcasme un dernier élu syndical. "On peut imaginer que compte tenu de leur salaire de base et de leur ancienneté, ils auront une prime plus que confortable".
M. Peyratout, qui n'a pas souhaité réagir, "n'a pas forcément été nommé pour mettre en place un plan social mais pour redresser la situation de GE EPF", répond-t-on dans l'entourage de la direction.
L'entité turbine à gaz de General Electric comptait 1760 salariés le 30 avril 2019 et son effectif doit être ramené à 1275 d'ici la fin de l'année.