Près d'une femme salariée sur deux se considère en mauvaise santé mentale

Les femmes salariées sont davantage confrontées aux troubles de la santé mentale que les hommes. Elles sont en tout cas plus nombreuses à le déclarer que leurs collègues masculins, lorsqu'on les interroge sur le sujet. C'est un des résultats qui ressort du dernier baromètre sur la santé au travail de Malakoff Humanis publié ce jeudi. Dans le détail, 45% d'entre elles, soit près d'une femme sur deux, se disent en mauvaise santé mentale, alors que les hommes salariés, sont 32% à donner cette réponse. Pour les femmes, cette proportion a augmenté de 4 points par rapport à 2022.
Plus de la moitié d'entre elles (55%) déclarent ainsi avoir souffert d'un trouble de santé mentale pendant les douze derniers mois. Pour un tiers d'entre elles, ces troubles ont des origines professionnelles tandis qu'un tiers les attribue à leur vie personnelle. Enfin, un tiers déclarent qu'il s'agit d'une combinaison des deux. La situation financière des femmes concernées est évoquée dans 39% des cas comme une des origines de la détérioration de leur santé mentale.
Parmi les pistes d'explication, on retrouve la surreprésentation des femmes parmi les salariés employés à temps partiel. En effet, 17% des femmes occupent un emploi de ce type contre 7% des hommes. Les femmes sont aussi en charge de 85% des familles monoparentales en France (25% des familles en France d'après l'Insee) ce qui pourrait également expliquer qu'elles soient plus nombreuses à avoir ce type de préoccupation. Sans compter que les femmes perçoivent en moyenne des salaires inférieurs de 24,4% à ceux des hommes en France, selon des données de l'Insee de 2021.
L'intensité et le temps de travail en cause
Parmi les raisons professionnelles avancées, l'intensité et le temps de travail sont mentionnés par 65% des femmes en proie à des troubles de la santé mentale. 41% évoquent la dégradation des rapports sociaux au travail.
L'état de santé, aussi bien physique que psychologique, semble s'être dégradé pour l'ensemble des salariés. Au total, 65% se disent en bonne santé, une proportion en baisse constante depuis 2011 (71%). Là encore, les femmes salariées apparaissent plus affectées: 62% d'entre elles se disent en bonne santé en 2023 contre 68% des hommes. Un écart de genre qui se retrouve également sur le plan de la santé physique. Les femmes sont 41% à se dire en mauvaise santé physique contre 34% des hommes.
"Les femmes sont surreprésentées dans les métiers de la Santé et l'Action sociale, un secteur dans lequel les salariés se déclarent en moins bonne santé que la moyenne", souligne aussi l'étude en guise d'explication.
Mais ces constats ne semblent pas affecter le niveau de bien-être général des salariés. Près de huit salariés -hommes et femmes confondus- sur dix se disent en effet satisfaits de leur travail, une proportion stable depuis 2011. Autre bon signal qui ressort de ces travaux, 75% des salariés déclarent avoir confiance dans leur avenir professionnel.