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Malgré le retour au bureau, la visioconférence encore très utilisée par les cadres

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Selon une étude, le retour progressif au présentiel n'est pas synonyme d'abandon de cet outil qui a émergé avec les confinements.

Le pli a été pris. Malgré le retour au bureau, les cadres continuent à utiliser massivement la visioconférence en lieu et place de réunions physiques. Selon une étude* de l'Ifop pour Speechi, 71% de ces professionnels disent avoir utilisé cet outil au cours des sept derniers jours soit une progression de 10 points par rapport à une étude similaire en mars dernier.

Seuls 6% des cadres interviewés en septembre disent n’avoir jamais utilisé la visioconférence dans le cadre professionnel, alors qu’ils étaient 20% dans cette situation en mars dernier.

Jusqu'à 6 visioconférences par semaine dans les grandes entreprises

L'outil est devenu la norme avec une fréquence d'utilisation qui ne cesse de grimper passant d’une moyenne hebdomadaire de trois réunions en 2015 à plus de cinq aujourd’hui, voire plus de six dans les grandes entreprises.

Les cadres qui travaillent dans les entreprises de plus de 500 salariés assistent en moyenne à 6,3 réunions virtuelles hebdomadaires (contre 2,7 pour ceux appartenant à une entité de moins de 50 salariés).

Il faut dire que l'outil est plébiscité. Près de trois cadres sur quatre (74%) expriment apprécier l’usage de la visioconférence. Seuls 4% marquent clairement leur aversion pour le procédé. 95% des cadres apprécient le gain de temps lié à l’absence de déplacements, dont 62% disent que c’est un avantage très important.

"Cette enquête me paraît symptomatique des transformations actuellement à l’œuvre dans l’organisation du monde du travail, sachant que la crise sanitaire a, avec les contraintes imposées aux entreprises et à leur encadrement, considérablement accéléré ces mutations. Parmi les transformations de grande ampleur figure la progression impressionnante du nombre de réunions hebdomadaires auxquelles assistent aujourd’hui les cadres.

Si les "meeting" peuvent parfois être considérés par certains cadres comme une perte de temps - avec par exemple l’usage fréquent du mot "réunionite" -, les réunions virtuelles leur apparaissent clairement comme un levier de productivité", commente Romain Bendavid, directeur de l’Expertise Corporate et Climat social de l’Ifop.

Efficace mais fatiguant

Néanmoins, s'ils ont le choix entre présentiel et virtuel, ils préfèrent à 57% la première option, un chiffre qui monte à 61% chez les plus de 40 ans.

Car ce que ne dit pas cette étude, c'est la fatigue nerveuse générée par la généralisation de ces nouveaux modes de travail. Selon une autre étude menée pour Dynamic Workplace et Speak & Act publiée il y a quelques jours, si 92% des salariés interrogés percevaient les outils en ligne comme la visio comme une solution de facilitation de leur quotidien, ils ne sont plus que 60% à le penser après le confinement.

Selon le baromètre OpinionWay pour Empreinte Humaine, 38% des salariés sont en "détresse psychologique", soit un recul de six points par rapport à l'étude précédente (44%), réalisée au printemps, mais le nombre de cas de burn-out sévère "continue d'exploser", bondissant de 25% par rapport à mai.

Deux managers sur dix (18%) sont en burn-out sévère. Selon l'étude, 2,5 millions de salariés sont concernés.

*: Étude Ifop pour Speechi réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 septembre au 6 octobre 2021 auprès d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif des cadres en activité en France métropolitaine.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business