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Le taux de chômage attendu à 7,6% au premier trimestre, au plus haut depuis mi-2021

Une femme passe devant le logo de France Travail, le nouvel opérateur de service public de l'emploi, à Paris le 3 janvier 2024.

Une femme passe devant le logo de France Travail, le nouvel opérateur de service public de l'emploi, à Paris le 3 janvier 2024. - Ludovic MARIN / AFP

L'Insee prédit un taux de chômage à 7,6% au premier trimestre, son plus haut niveau depuis mi-2021. Une remontée qui s'explique par le dynamisme de la population active, en lien avec la réforme des retraites, alors que l'emploi ralentit.

Le taux de chômage devrait enregistrer une "légère hausse" de 0,1 point au premier trimestre 2024, à 7,6% de la population active, puis resterait à ce niveau au deuxième trimestre, selon la dernière note de conjoncture de l'Insee publiée jeudi.

Au quatrième trimestre 2023, le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) s'est "stabilisé par rapport au trimestre précédent, à 7,5% de la population active", rappelle l'Insee. Il est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était "le plus bas depuis 1982", mais reste "nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-3,0 points)".

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"La hausse progressive du chômage depuis fin 2022 résulte d'un ralentissement de l'emploi", alors que "la population active est restée dynamique", explique l'Insee. "Au premier semestre 2024, notamment sous l'effet de la réforme des retraites, la population active continuerait d'augmenter, d'environ 40.000 actifs supplémentaires par trimestre", signale l'Institut.

"L'emploi progresserait deux fois moins vite et le taux de chômage augmenterait de 0,1 point au premier trimestre 2024, à 7,6% de la population active, puis resterait à ce niveau au deuxième trimestre 2024", poursuit-il. "Il serait ainsi à son plus haut niveau depuis le troisième trimestre 2021", indique la note de conjoncture.

Un retour au plein emploi "hypothétique"

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) indiquait pour sa part mi-octobre s'attendre à une remontée du taux de chômage à 7,9% fin 2024. Et la Banque de France a dit mardi s'attendre à une légère hausse pour atteindre environ 7,8% de fin 2024 à fin 2025, "avant de reprendre sa baisse en 2026", à 7,5%.

Le même jour, dans son rapport annuel, la Cour des comptes a jugé que le retour au plein emploi voulu par le gouvernement -un taux de chômage autour de 5% - apparaissait "hypothétique", estimant que la poursuite de la diminution du taux de chômage en France "supposerait de nouvelles réformes d'ampleur". Interrogé par ailleurs sur une éventuelle nouvelle revalorisation automatique du Smic liée à l'inflation prochainement, l'Insee indique ne pas en prévoir au premier semestre 2024, en dehors de celle intervenue au 1er janvier.

"Notre prévision d'inflation conduirait à une évolution des prix proche du seuil de revalorisation automatique du Smic en juin 2024", ajoute l'institut, qui précise que "si le franchissement de seuil se matérialisait à cette date, il se traduirait par une revalorisation de l'ordre de 2% du Smic en août 2024".

P.L. avec AFP