"Le patronat fait ce qu'il veut": Philippe Martinez réclame une loi sur le télétravail

"Il faut légiférer sur des consignes qui permettent à tout le monde d'avoir un minimum de garanties", a défendu sur France 2 le dirigeant syndical, évoquant le matériel de bureau, les repas, ou encore l'accès à internet.
Philippe Martinez estime que "rien n'a été réglé" avec l'accord national interprofessionnel (ANI) du 26 novembre 2020, signé dans le privé par les partenaires sociaux - à l'exception de la CGT - et qui n'est pas contraignant pour les employeurs.
"Ce sont des recommandations, et donc dans chaque entreprise, le patronat fait ce qu'il veut", déplore-t-il.
La députée LREM Frédérique Lardet a déposé une proposition de loi le 16 novembre visant à créer un "titre-télétravail", pour que l'employeur prenne en charge une partie des frais liés par exemple à l'achat de matériel.
Plus de 2700 accords d'entreprises signés cet année
Cette allocation forfaitaire serait plafonnée à 600 euros par an et par salarié, et exonérée de cotisations et contributions sociales et d'impôt.
"Il vaut mieux augmenter les salaires, en présentiel ou en télétravail", a répondu le secrétaire général de la CGT alors qu'on l'interrogeait sur cette proposition qui n'a quasiment aucune chance d'aboutir d'ici la fin de la législature.
La pratique du télétravail s'est fortement développée dans les entreprises depuis le début de l'épidémie de Covid-19 au premier trimestre 2020.
Depuis le début de l'année 2021, 2720 accords portant sur le télétravail ont été conclus, selon des chiffres du ministère du Travail au 15 novembre. 1980 l'avaient été sur l'ensemble de 2020.
Pour contrer la nouvelle flambée épidémique, le Premier ministre Jean Castex a appelé lundi à renforcer le télétravail à raison de deux à trois jours par semaine, dans la mesure du possible. Pour autant, aucune obligation n'est pour le moment à l'ordre du jour.