BFM Business
Emploi

La crise peut-elle justifier une modification du droit du travail ?

-

- - -

C'est l'un des sujets fort du sommet social qui débute ce mercredi matin. Nicolas Sarkozy va mettre sur la table le "pacte de compétitivité". Et c'est l'un des sujets qui fâche le plus. Il oppose frontalement les syndicats et le patronat. Et vous, qu'en pensez-vous ?

Il s'agit d'adapter le temps de travail à la situation de l'entreprise. Si l'entreprise a peu de commandes, on baisse le temps de travail et le salaire des employés ; au contraire s'il y a un boom d'activité, on augmente le temps de travail et le salaire.
C'est une nouvelle dose de flexibilité pour éviter les licenciements, explique le gouvernement. Mais pour avoir cette souplesse, il faut modifier le code du travail.

« Pas question de précariser les salariés, au contraire… »

La crise peut-elle justifier une modification du droit du travail ? Oui, estime Stéphane Brousse, président du Medef PACA , patron d'une PME (20 salariés) et membre du conseil exécutif du Medef : « Le droit du travail est trop rigide. Il n’est pas question de précariser les salariés, mais au contraire, d’assurer la pérennité de leur emploi. Pour ça, il faut effectivement mettre plus de souplesse, parce que quand vous avez une difficulté, une baisse de l’activité économique, si vous ne baissez pas votre masse salariale, en baissant le nombre d’heures travaillées par exemple, vous avez une perte économique. Et comme on a peu de fonds propres, cette perte peut amener à couler la boîte ».

« La conservation de son emploi a ses limites »

De son côté, Eric Aubin, chargé des questions emploi et retraite à la CGT, est contre : « Depuis 2 ou 3 ans, on explique aux salariés qu’à cause de la crise, ils doivent renier sur les acquis qu’ils ont gagnés ces dernières décennies : salaires, conditions de travail… Or les salariés ne sont en rien responsables de cette crise, donc je ne vois pas pourquoi ils devraient en payer le prix. C’est se mettre le doigt dans l’œil que de considérer que les salariés seraient prêts à tout sacrifice pour conserver leur emploi ; la conservation de son emploi a ses limites ».

La Rédaction, avec Stéphanie Collié