L'inspection du travail rejette le motif économique d'un licenciement chez Michelin et assure que le groupe est "rentable"

L'inspection du travail a rejeté le motif économique du licenciement d'un élu syndical de l'usine de Michelin de Vannes (Morbihan), prévu dans le cadre d'un vaste plan social, a-t-on appris lundi auprès d'un avocat.
"Les données économiques du groupe Michelin (...) n'établissent pas que la survie du groupe Michelin est menacée", souligne l'inspection du travail dans un document consulté par l'AFP.
"Au surplus, les chiffres et éléments présentés et analysés par l'expert mandaté par le CSE (comité social et économique) confirment que le groupe Michelin est rentable", poursuit-elle.
Dès lors, selon elle, "l'élément causal du motif économique n'est pas établi".
"C'est une excellente nouvelle et c'est un tournant: l'administration pointe l'absence totale de justification économique pour le licenciement", a déclaré à l'AFP Me Fiodor Rilov, qui défend une partie des salariés de Michelin.
L'avocat espère ainsi que cette décision pourra avoir "des conséquences pour tous les salariés" engagés dans une démarche de contestation des licenciements annoncés dans le cadre du plan social mené chez le fabricant de pneumatiques.
"Un tournant"
En novembre 2024, la direction de Michelin avait annoncé la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet (Maine-et-Loire), arguant d'une dégradation de la compétitivité en Europe et de la concurrence asiatique. Cela avait conduit à 1.254 suppressions de poste.
Environ 900 salariés ont fait l'objet d'un licenciement, les autres sont partis en retraite, en pré-retraite, ou ont bénéficié d'un reclassement interne.
Un porte-parole du groupe Michelin a cependant indiqué à l'AFP que les licenciements des élus partis en pré-retraite ou en retraite ont bien été validés par l'inspection du travail.
Dans une autre procédure, une requête de salariés de Michelin sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) instauré après l'annonce de la fermeture des usines avait été rejetée mi-septembre par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand.
Cette action visait à contester la validation par la DREETS (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) de l'accord collectif consécutif aux fermetures.
Les salariés ont fait appel de la décision du tribunal.