EDITO. Ce qu’aurait pu dire Michel Barnier: budgétairement, ça va déjà mieux

Michel Barnier est apparu sur la défensive mardi soir aux JT de TF1 et France 2, c’est dommage. Il aurait pu être beaucoup plus offensif. Car en réalité, personne n’y a payé attention dans le bazar politique ambiant, mais il y a de bonnes nouvelles sur le front budgétaire.
Contre toute attente, et contrairement aux discours catastrophistes qui prédisent une tempête sur les marchés, les comptes de l’Etat sont en nette amélioration.
Le chiffre a été publié hier par Bercy: au 31 octobre, le déficit a atteint 157,4 milliards d'euros. Ca reste stratosphérique bien sûr, mais c’est tout de même une baisse de 20 milliards sur douze mois (-11,4%). Fin octobre 2023, en effet, on était à -177,7 milliards.
Cette amélioration est notamment due à une baisse des dépenses grâce à la “sortie des boucliers tarifaires exceptionnels sur l’électricité et le gaz”, détaille Bercy, mais aussi à une baisse de la charge de la dette qui recule de 13% (de 55 à 51 milliards) du fait de la baisse de l’inflation (10% des OAT sont indexées sur l’inflation).
Si on y ajoute la baisse du prélèvement sur recettes pour l'Europe, les dépenses reculent de près de 7 milliards en un an.
Quant aux recettes, elles augmentent de leur côté de 10 milliards d'euros. Pas tant grâce aux recettes fiscales qui stagnent, même si l’IS net progresse quand même de près de 2 milliards et c’est une bonne nouvelle ; mais grâce à l’Europe, n’en déplaise au Rassemblement national. L’Europe qui a versé 7,5 milliards d'euros à la France au travers de son plan de relance.
Machine arrière
C'est 10 milliards d'euros de déficit en plus sur la Sécurité sociale, c’est 7 milliards d’économies en moins sur les dépenses de l’Etat. Même pour les fétichistes de l’impôts, c'est 8 milliards de surtaxes d'IS en moins et 2 milliards de contribution minimale sur les ménages les plus riches qui s'envolent.
Un argument qu’aurait pu utiliser Michel Barnier pour expliquer que ce n’était vraiment pas le moment de casser cette bonne dynamique. Car faire sauter le budget 2025, tout imparfait qu’il est, c’est faire machine arrière.
C'est 10 milliards d'euros de déficit en plus sur la Sécurité sociale, c’est 7 milliards d’économies en moins sur les dépenses de l’Etat. Et même pour les fétichistes de l’impôt, c'est 8 milliards de surtaxes d'IS en moins et 2 milliards de contribution minimale sur les ménages les plus riches qui s'envolent.
Mais de tout cela, Michel Barnier n’a pas parlé hier. Tout juste a-t-il concédé que tout serait "plus compliqué" après la censure. C’était un peu court. Et c’est bien dommage.