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La BCE maintient ses taux directeurs mais rehausse ses prévisions d'inflation pour 2025 et 2026

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Face à une inflation contenue et des tensions commerciales apaisées, la Banque centrale européenne a décidé de maintenir ses taux directeurs.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés dont le principal qui reste à 2%, a annoncé l'institut monétaire ce jeudi après-midi. L'inflation contenue en zone euro autour de la valeur cible de 2% et les tensions commerciales apaisées avec les États-Unis, alors que l'Union européenne a récemment conclu un vaste accord commercial avec l'administration Trump, laissaient augurer d'une telle décision à Francfort, bien que l'instabilité politique française et la faiblesse persistante de l'économie allemande lui compliquent la donne.

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En juillet dernier, Christine Lagarde avait affirmé que la BCE était "dans une bonne position", sous-entendu qu'elle n'était pas pressée de changer sa position, après avoir ramené en juin le taux de dépôt - son principal taux directeur - à 2%, via huit baisses successives. En août, l'inflation en zone euro est restée quasi stable à 2,1% sur un an, après 2% en juillet, soit autour de la valeur cible de 2% fixée par la BCE. Cette réunion de la BCE aurait pu être routinière si les deux principales économies de la zone euro, la France et l'Allemagne, n'envoyaient pas de signaux préoccupants.

Instabilité politique en France

Le maintien des taux directeurs de la BCE intervient alors qu'Emmanuel Macron a tout juste propulsé son fidèle ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en tant que Premier ministre dans le sillage de la chute du gouvernement Bayrou. Pour l'heure sans gouvernement, a pour mission de bâtir des accords politiques pour tenter de façonner un budget, tout en restant sous la menace constante d'une motion de censure.

De l'autre côté du Rhin, l'Allemagne patauge dans la morosité économique. Les dernières données ont douché les attentes de reprise pour la première économique de la zone euro et compliqué la tâche du gouvernement de Friedrich Merz. Pour autant, ni les déboires politiques français ni la faiblesse allemande ne devraient influencer à court terme les décisions de la BCE. La dernière baisse des taux remonte au mois de juin, et Francfort juge depuis sa politique bien calibrée dans un contexte d'inflation proche de la cible de 2%, favorable à l'économie.

Par ailleurs, la BCE a revu à la hausse ses prévisions de croissance en zone euro pour 2025 mais a abaissé celles de 2026, tout en rehaussant ses projections d'inflation. Cette année, l'économie de la zone euro devrait croître de 1,2%, soit +0,3 points de pourcentage par rapport à l'estimation de juin. En 2026, la croissance devrait être un peu moins élevée qu'attendu auparavant, à 1,0%, puis remonter à 1,3% en 2027.

Quant à l'inflation, elle devrait s'établir à 2,1% en 2025, contre la cible de 2% encore espérée en juin. Elle devrait ensuite s'établir à 1,7% en 2026 puis à 1,9% en 2027.

J. Br. avec AFP