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Renouvelables: les 27 maintiennent l'objectif de 40% d'ici 2030 mais veulent accélérer les permis

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Les ministres européens de l'Energie ont refusé de réhausser l'objectif de renouvelables dans leur mix énergétique à 45% d'ici 2030 comme souhaité par Bruxelles.

Les Etats de l'Union européenne (UE) ont maintenu lundi à 40% l'objectif de renouvelables dans leur mix énergétique d'ici 2030. Et ce, malgré l'appel de la Commission européenne à le relever davantage à la lumière de la guerre en Ukraine.

Après avoir proposé dans son plan climat, mi-2021, de viser 40% de renouvelables dans le bouquet énergétique de l'UE d'ici 2030 (contre une cible actuelle de 32%), Bruxelles avait en effet demandé en mai dernier de rehausser l'objectif à 45% pour réduire plus rapidement la dépendance européenne aux importations d'hydrocarbures. Dans le même temps, la Commission proposait d'accélérer les octrois de permis pour les énergies renouvelables en leur dédiant des zones spécifiques.

Les ministres de l'Energie se sont prononcés pour conserver l'objectif de 40%, tout en actant leur position sur les accélérations d'autorisations, un accord qui fera désormais l'objet de négociations avec le Parlement européen.

"Accélérer le déploiement des renouvelables est le meilleur moyen de devenir indépendant des hydrocarbures russes et de contribuer aux objectifs climatiques", a jugé le ministre tchèque Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

Des zones "d'accélération des énergies renouvelables"

Le compromis adopté par les Etats prévoit la création dans chaque pays de zones "d'accélération des énergies renouvelables" ("go-to areas"), territoires propices aux énergies vertes et présentant "des risques moindres" pour l'environnement.

Dans ces zones, le délai maximal d'approbations de nouvelles installations d'énergies renouvelables serait ramené à un an (à deux ans s'il s'agit de projets offshore), sauf "circonstances extraordinaires", et les exigences d'études d'impact drastiquement limitées. Les Etats pourront toutefois y exclure les nouvelles centrales à biomasse et hydroélectriques.

En-dehors de ces zones, les procédures d'autorisation d'installations renouvelables seraient aussi accélérées, ramenées à deux ans maximum (3 ans pour les projets offshore). Pour tous les équipements solaires, la procédure ne devrait pas dépasser 3 mois.

Une "décision explicite" toujours nécessaire

En revanche, alors que Bruxelles prévoyait "un accord tacite" en cas d'absence de réponse dans les délais impartis, les Etats ont plaidé pour n'appliquer ce principe qu'aux "étapes intermédiaires" du processus, en conservant la nécessité d'une "décision explicite" pour l'autorisation finale.

Le Parlement européen avait, lui, adopté sa position mi-décembre, réclamant que le délai maximal d'approbation de nouvelles installations renouvelables soit réduit à 9 mois pour les zones "go-to" et à 18 mois en-dehors.

En attendant l'issue courant 2023 des négociations entre Etats et eurodéputés, la Commission a proposé début novembre une mesure d'urgence, d'une durée d'un an, pour raccourcir dès à présent les délais d'autorisation pour l'installation de pompes à chaleur et de panneaux solaires sur bâtiments, à respectivement trois mois et un mois, sans évaluation d'impact environnemental.

Les ministres ont donné leur feu vert lundi à cette mesure temporaire, ce qui suffit à la faire entrer en vigueur.

NLC avec AFP