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Union européenne

Réchauffement climatique: pourquoi l'Europe réussit à réduire ses émissions de CO2

Les émissions de CO2 ont diminué dans 20 des 28 États membres, selon Eurostat. Les plus fortes baisses ont été constatées au Portugal (- 9%), en Irlande (- 6,8%) et en Allemagne (- 5,4%).

Les émissions de CO2 ont diminué dans 20 des 28 États membres, selon Eurostat. Les plus fortes baisses ont été constatées au Portugal (- 9%), en Irlande (- 6,8%) et en Allemagne (- 5,4%). - Jean-Christophe Verhaegen-AFP

Les 28 pays de l'UE ont réduit de 2,5% leurs émissions de CO2 en 2018, selon Eurostat. Les plus vertueux ont été le Portugal (-9%), l'Irlande (-6,8%) et l'Allemagne (-5,4%). Le recours aux énergies renouvelables et les réductions d'émissions imposées au transport routier expliquent ce recul qui distingue l'Europe du reste du monde.

L'Europe est le seul bon élève parmi les grands continents développés (Asie, Amérique du Nord) en matière d'émissions de CO2, lesquelles contribuent fortement au réchauffement de la planète. Les pays de l'UE ont ainsi réduit de 2,5% leurs émissions de CO2 en 2018, selon Eurostat

Ce recul constaté des émissions de gaz à effet de serre confirme les bons résultats relevés récemment par l'Agence internationale de l'énergie, pour l'Europe (-1,3%). A contrario, la Chine, l'Inde et les États-Unis ont été à l'origine de 85% de la forte hausse de 1,7% des émissions de CO2 (liées à la production et à la combustion de pétrole, gaz et charbon) constatée dans le monde en 2018.

Vingt États-membres de l'UE ont réduit leurs émissions

Dans le détail, selon l'office européen de statistiques, les émissions de CO2 ont diminué dans 20 des 28 États membres de l'UE (infographie ci-dessous). Les plus fortes baisses ont été constatées au Portugal (- 9% par rapport à 2017), en Bulgarie (-8,1%), en Irlande (- 6,8%) et en Allemagne (- 5,4%). La France et l'Italie ont pour leur part réduit leurs émissions de CO2 de 3,5% alors que le Royaume-Uni les a à peine baissées (-0,3%).

En revanche, les pays dans lesquels les émissions de CO2, qui représentent 80% de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE, ont le plus progressé sont la Lettonie (+8,5%), Malte (+6,7%), l'Estonie (+ 4,5%) le Luxembourg (+3,7%), et la Pologne (+3,5%).

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Les bons résultats obtenus par l'Allemagne (- 5,4%) sont d'autant plus significatifs que la première puissance économique européenne est en tête des pollueurs. Elle génère 22% des émissions de CO2 dans l'UE en 2018, suivie par le Royaume Uni (11,4%), la Pologne (10%), la France (10%) et l'Italie (10%).

Si l'Allemagne continue de rejeter beaucoup de CO2 dans l'atmosphère à cause de ses centrales électriques à charbon, les énergies renouvelables sont devenues en 2018 les principales sources d'énergie en Allemagne. Elles sont passées devant le charbon et représentent 40,4 % (tout type confondues : solaire, hydraulique, éolien) de la production nationale d'énergie, selon une étude de janvier 2019 de l'institut allemand Fraunhofer.

Le Royaume-Uni réduit sa dépendance au charbon

Le Royaume-Uni vient pour sa part, relève Skynews, d'indiquer que le pays avait tenu sept jours sans utiliser ses centrales à charbon (du 1er mai au 7 mai inclus) pour produire de l'électricité, une première depuis 1882, date de la première utilisation du charbon à cette fin.

La France (- 3,5%) n'est pas en reste puisque les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse, etc.) ont fourni 22,7% de l'électricité consommée en 2018 en France. Une part en hausse sur un an (+4,1 points) grâce aux barrages qui ont profité de bonnes conditions hydrologiques.

Si l'UE affiche une réduction de ses émissions de CO2 c'est aussi parce qu'elle s'est imposée une feuille de route drastique en la matière. Elle s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990 en 2020 et de 40% en 2030.

Le Vieux continent, début 2019, a renforcé sa démarche, avec un accord négocié entre l'exécutif européen et le Parlement pour imposer aux poids lourds une réduction de leurs émissions de 15% d'ici à 2025 et de 30% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019.

Frédéric Bergé