Pénuries de carburant: les Britanniques commencent à se ruer dans les stations-service

Les Britanniques se ruent sur les stations essence - Ben STANSALL
Après les supermarchés, les stations-service touchées à leur tour. Jeudi, BP et son concurrent ExxonMobil ont annoncé la fermeture de stations-essence au Royaume-Uni en raison de problèmes d’approvisionnement en carburant liés au manque de chauffeurs routiers outre-Manche sous l’effet de la pandémie de Covid-19 et du Brexit.
"Nous rencontrons des problèmes d'approvisionnement en carburant sur certains de nos sites de vente au détail au Royaume-Uni et, malheureusement, nous avons vu une poignée de sites fermer temporairement en raison d'un manque d'essence sans plomb et diesel", a indiqué une porte-parole du groupe britannique BP. "Nous privilégions les livraisons sur les aires d'autoroutes, les grands axes routiers et les sites les plus sollicités et cherchons à minimiser la durée des ruptures de stock", a-t-il ajouté.
D’après BP et ExxonMobil, seul un "petit nombre" de stations sont touchées. Pas de quoi rassurer les Britanniques qui se sont rués sur les pompes à essence aux quatre coins du pays ce vendredi, malgré les appels du gouvernement à "agir comme d’habitude" et à ne pas procéder à des achats massifs sous l’effet de la panique, susceptibles d’aggraver la situation.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs photos et vidéos de pompes à essence fermées et d'automobilistes faisant la queue pour faire le plein de peur de manquer d'essence témoignent des difficultés d'approvisionnements subies par les Britanniques.
100.000 chauffeurs manquants
Pour résoudre ces problèmes de livraisons qui touchent aussi bien le carburant que l’alimentation au Royaume-Uni, l’association de transporteurs RHA (Road Haulage Association) estime que le pays aurait besoin d’environ 100.000 chauffeurs routiers supplémentaires.
La pandémie, qui s'est traduite par la fermeture pendant des mois de centres de formation des nouveaux chauffeurs, est la "principale cause" du manque de conducteurs, un problème qui touche d'autres pays, a affirmé Grant Shapps, le ministre britannique des Transports.
A cela s'ajoutent "des problèmes à plus long terme" a-t-il poursuivi, soulignant que c'était un "travail difficile et jusqu'à présent sous payé". Pour attirer davantage de candidats, il a encouragé une hausse des salaires et une amélioration des conditions de travail dans ce secteur. La pandémie a aussi incité nombre de chauffeurs routiers, en grande partie étrangers, à rentrer dans leur pays et le Brexit a compliqué l'arrivée de nouveaux chauffeurs originaires de l'Union européenne en raison de formalités d'immigration bien plus complexes.
Mais pour le ministre des Transports, les gens ont "tort" d'attribuer l'origine des problèmes à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Il a argué que le "Brexit avait en réalité fourni une part de la solution". "Grâce au Brexit, j'ai pu changer la loi et modifier la façon dont les tests de conduite fonctionnent d'une manière que je n'aurais pas pu faire si nous faisions encore partie de l'UE", a-t-il affirmé.