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Union européenne

Pénurie de main d’œuvre: des centaines de porcs abattus dans les fermes au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni manque de bouchers

Le Royaume-Uni manque de bouchers - Mychele Daniau - AFP

Faute de pouvoir être transportés à l'abattoir en raison d'une pénurie de main-d'oeuvre, au moins 600 porcs auraient été abattus dans les fermes britanniques.

Au Royaume-Uni, la pénurie de main-d’œuvre ne se limite au transport routier. Parmi les principaux secteurs concernés, l’industrie de la viande qui souffre du manque de bouchers et du départ d’ouvriers agroalimentaires étrangers. Ces derniers ayant été contraints de rentrer dans leur pays d’origine en raison de la pandémie de Covid-19. Tandis que les nouvelles règles du Brexit en matière d’immigration les ont empêchés de revenir.

Résultat, quelque 100.000 porcs qui auraient dû être transportés à l’abattoir s’entassent dans les fermes. Faute de place et parce que cette situation entraîne parfois des difficultés financières, certains éleveurs ont commencé à abattre leurs animaux au sein même des fermes. 600 porcs auraient été abattus dans les élevages, selon Zoe Davies, directrice générale de la National Pigs Association, interrogée par le Guardian.

"Nous sommes passés à la deuxième étape. La première étape consistait à planifier les urgences et à placer les porcs dans des logements temporaires. Deuxième étape, nous n'avons plus d'espace et les porcs grossissent. Il y en a plus dans les fermes que nous ne pouvons gérer", a-t-elle déclaré.

N’ayant pas été tués dans un abattoir, les porcs abattus dans les fermes seront considérés comme impropres à la consommation. Plutôt que d’être brûlée, la majorité des carcasses devrait ainsi être transformée en biodiesel ou autres produits non alimentaires, assure le secteur.

Demande de visas

L’Association britannique des transporteurs de viande estime que le secteur manque de 15.000 bouchers. En réponse, le gouvernement britannique envisage d’assouplir les restrictions en matière de visa pour un maximum de 1000 bouchers étrangers, affirme le Times. Le ministère de l’Environnement et de l’Alimentation a assuré à l’agence britannique PA "explorer les options permettant de répondre aux pressions actuelles".

Face au spectre de rayons vides à Noël, Boris Johnson s’est déjà résolu à accorder jusqu’à 10 500 visas de travail de trois mois pour la période allant jusqu’à la fin de l’année, pour des routiers mais aussi certains secteurs clés comme les élevages de volailles.

Interrogé par le Times sur des visas spécifiques aux bouchers, le ministère de l’Intérieur a toutefois souligné que "d’autres pays dans le monde sont confrontés à des défis similaires", disant préférer que "les employeurs investissent à long terme dans la main-d’oeuvre nationale britannique au lieu de dépendre de la main-d’oeuvre étrangère".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco