Paris et Berlin prêts à taxer les GAFA d'ici à la fin de l'année

La France et l'Allemagne sont d'accord pour trancher sur la taxation des géants du numérique, en particulier les GAFA -Google, Amazon, Facebook, Apple-, "d'ici la fin de l'année 2018", a affirmé dimanche le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
"Nous nous sommes mis d'accord sur un point important qui a été mentionné par le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, il y a quelques heures, c'est que nous trouverions un accord et qu'il y aurait une décision d'ici la fin de cette année 2018", a déclaré Bruno Le Maire sur Europe 1.
Des partenaires réticents
"Il reste des partenaires européens réticents" pour mettre en place cette taxation, mais "la France a fait une proposition qui a permis de débloquer les choses en disant qu'il y aurait une 'clause d'extinction'", a-t-il affirmé dans Le Grand Rendez-Vous, organisé avec Les Echos et CNews.
Cette clause stipule que "dès qu'il y aura une solution au niveau de l'OCDE, une solution globale et internationale", cette solution "prendra la place de la solution européenne", a-t-il expliqué.
La Commission européenne a proposé la mise en place d'une taxe assise sur le chiffre d'affaires des plateformes numériques. L'Irlande où plusieurs géants du numérique ont installé leur tête de pont européenne s'oppose farouchement à cette taxe.
Paris et Berlin ont "passé des nuits blanches"
Par ailleurs, Paris veut absolument parvenir à un accord sur le renforcement du Mécanisme européen de stabilité et sur la création d'un fonds de réserve de "quelques dizaines de milliards d'euros s'il y a de nouveau un problème bancaire dans la zone euro", a estimé Bruno Le Maire.
Il faut arriver à un accord en décembre 2018, "ni plus tôt ni plus tard", a-t-il dit. Ce sont des décisions "encore plus urgentes" que celles sur un futur budget européen, a-t-il jugé. Paris et Berlin ont "passé des nuits blanches" pour arriver à l'accord "historique" entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron sur l'avenir de la zone euro en juin, a-t-il rappelé. "Maintenant qu'on a la feuille de route, il faut décider", a-t-il souligné.
S'agissant de l'Italie, accusée par Bruxelles de laisser filer son déficit public, Bruno Le Maire s'est gardé d'ajouter de l'huile sur le feu. "Nous jugerons sur les actes", a estimé Bruno Le Maire. "Attendons de voir très exactement quel sera le budget, le niveau de déficit" choisi par Rome, a-t-il déclaré, en soulignant qu'il avait changé à plusieurs reprises ces dernières semaines. Mais la Commission européenne est "parfaitement légitime" lorsqu'elle évalue la conformité d'un budget national aux règles européennes, a-t-il aussi averti.