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Union européenne

Paris et Berlin prêts à taxer les GAFA d'ici à la fin de l'année

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Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a indiqué ce dimanche que la France et l’Allemagne étaient disposées à se prononcer sur une manière de taxer les géants du numérique avant 2019.

La France et l'Allemagne sont d'accord pour trancher sur la taxation des géants du numérique, en particulier les GAFA -Google, Amazon, Facebook, Apple-, "d'ici la fin de l'année 2018", a affirmé dimanche le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

"Nous nous sommes mis d'accord sur un point important qui a été mentionné par le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, il y a quelques heures, c'est que nous trouverions un accord et qu'il y aurait une décision d'ici la fin de cette année 2018", a déclaré Bruno Le Maire sur Europe 1.

Des partenaires réticents

"Il reste des partenaires européens réticents" pour mettre en place cette taxation, mais "la France a fait une proposition qui a permis de débloquer les choses en disant qu'il y aurait une 'clause d'extinction'", a-t-il affirmé dans Le Grand Rendez-Vous, organisé avec Les Echos et CNews.

Cette clause stipule que "dès qu'il y aura une solution au niveau de l'OCDE, une solution globale et internationale", cette solution "prendra la place de la solution européenne", a-t-il expliqué.

La Commission européenne a proposé la mise en place d'une taxe assise sur le chiffre d'affaires des plateformes numériques. L'Irlande où plusieurs géants du numérique ont installé leur tête de pont européenne s'oppose farouchement à cette taxe.

Paris et Berlin ont "passé des nuits blanches"

Par ailleurs, Paris veut absolument parvenir à un accord sur le renforcement du Mécanisme européen de stabilité et sur la création d'un fonds de réserve de "quelques dizaines de milliards d'euros s'il y a de nouveau un problème bancaire dans la zone euro", a estimé Bruno Le Maire.

Il faut arriver à un accord en décembre 2018, "ni plus tôt ni plus tard", a-t-il dit. Ce sont des décisions "encore plus urgentes" que celles sur un futur budget européen, a-t-il jugé. Paris et Berlin ont "passé des nuits blanches" pour arriver à l'accord "historique" entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron sur l'avenir de la zone euro en juin, a-t-il rappelé. "Maintenant qu'on a la feuille de route, il faut décider", a-t-il souligné.

S'agissant de l'Italie, accusée par Bruxelles de laisser filer son déficit public, Bruno Le Maire s'est gardé d'ajouter de l'huile sur le feu. "Nous jugerons sur les actes", a estimé Bruno Le Maire. "Attendons de voir très exactement quel sera le budget, le niveau de déficit" choisi par Rome, a-t-il déclaré, en soulignant qu'il avait changé à plusieurs reprises ces dernières semaines. Mais la Commission européenne est "parfaitement légitime" lorsqu'elle évalue la conformité d'un budget national aux règles européennes, a-t-il aussi averti.

N.G. avec AFP