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Union européenne

Brexit: l'alternative à l'offre finale de Boris Johnson est "une sortie sans accord"

Boris Johnson

Boris Johnson - Stefan Rousseau / POOL / AFP

Le Premier ministre britannique va présenter ce mercredi son dernier plan pour faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne avec un accord. Devant les conservateurs réunis en congrès, il a assuré que ce projet était "un compromis de la part du Royaume-Uni".

C'est à prendre ou à laisser. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré ce mercredi que l'accord de Brexit qu'il va présenter dans la journée à l'UE était "un compromis de la part du Royaume-Uni" et a appelé l'UE à "faire un compromis à son tour".

Surtout, il a affirmé que l'alternative à ce projet est "une sortie sans accord". "Nous ne devons avoir aucun doute sur le fait que l'alternative (au plan) est une sortie sans accord. Ce n'est pas l'issue que nous voulons, ce n'est pas l'issue que nous cherchons, mais laissez-moi vous dire que c'est une issue à laquelle nous sommes prêts", a-t-il déclaré lors du Congrès du Parti conservateur à Manchester, à moins d'un mois de la date prévue du Brexit.

Et d'ajouter: "Ce que le monde entier veut, c'est en finir avec ce sujet [...] et passer à autre chose. C'est pourquoi nous sortirons de l'UE le 31 octobre quoi qu'il arrive".

Déjà la veille, les services du Premier ministre britannique faisaient savoir que "si Bruxelles ne noue pas le dialogue sur cette offre, alors ce gouvernement cessera de négocier jusqu'à ce que nous ayons quitté l'UE" le 31 octobre. 

Pas de contrôles à la frontière irlandaise

Le plan de Boris Johnson formule des propositions "constructives et raisonnables" qui nécessitent "un compromis des deux côtés" notamment sur le casse-tête de la frontière irlandaise, a expliqué le Premier ministre britannique sans entrer dans les détails techniques. La question de la frontière entre l'Irlande du Nord qui appartient au Royaume-Uni et la République d'Irlande, membre de l'UE, est en effet au centre des tensions entre Londres et Bruxelles depuis trois ans. 

Selon The Telegraph, la nouvelle proposition britannique prévoyait que l'Irlande du Nord reste dans le marché unique européen jusqu'en 2025, tout en formant une union douanière avec le Royaume-Uni. Il y aurait donc en quelque sorte deux frontières: des contrôles douaniers entre les deux Irlande et des contrôles réglementaires en mer d'Irlande, qui sépare la Grande-Bretagne de sa province nord-irlandaise.

Mais Boris Johnson a précisé ce mercredi que ses propositions excluaient des contrôles à la frontière irlandais. "Nous respecterons le processus de paix et l'accord du Vendredi Saint", a-t-il dit. Le mystère sur le contenu de cette ultime offre demeure donc. 

Alternative au backstop

Les propositions de Boris Johnson doivent en tout cas permettre de remplacer le backstop, disposition prévue dans l'accord de retrait négocié par Theresa May avec l'UE pour éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlande. Mais le Parlement britannique a rejeté ce texte à trois reprises. Sous sa forme actuelle, le backstop prévoit de maintenir le Royaume-Uni tout entier dans une union douanière avec l’UE, ainsi qu’un alignement réglementaire sur l’UE plus poussé pour l’Irlande du Nord. Le temps de conclure un nouvel accord de libre-échange. Inadmissible pour les Brexiters.

La perspective du rétablissement d'une frontière entre les deux Irlande en cas de "no deal" inquiète particulièrement Dublin, qui y voit une menace pour la paix en Irlande du Nord, difficilement établie en 1998 après trois décennies de violences opposant des républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l'Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.

Paul Louis avec AFP