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"Un débat national lucide" : Panosyan-Bouvet confirme l'organisation d'une "conférence sociale" sur le financement de la Sécu

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La ministre du Travail relaie les souhaits du président de la République, Emmanuel Macron, en mai dernier.

Une conférence sociale pour réfléchir au financement de la protection sociale, suggérée en mai par Emmanuel Macron, est bien en préparation, confirme la ministre en charge du Travail dans un entretien au Journal du dimanche.

"Nous préparons actuellement une grande conférence sociale rassemblant responsables politiques, économistes et partenaires sociaux, pour tracer collectivement l'avenir de notre modèle", indique Astrid Panosyan-Bouvet, précisant mener ce projet avec la ministre des Solidarités et du Travail, Catherine Vautrin.

La ministre juge que la perspective du 80e anniversaire de la Sécurité sociale, en octobre, "nous invite à un débat national lucide, sérieux, apaisé" sur le modèle social français. Elle dégage "trois questions distinctes devant être posées" sur son financement: celle du "niveau global de protection sociale", celle du "périmètre de ce que nous souhaitons continuer à financer par le travail" et enfin "celle d'un "financement alternatif" si "certaines charges ne sont plus portées par le travail".

"La protection sociale est finacée par le travail à hauteur de 65%. Or une partie de cette protection couvre des risques universels [...]. Il en résulte un double effet négatif : un coût du travail élevé pour les entreprises et un pouvoir d'achat limité pour les travailleurs."

Fin mai, en réponse à la suggestion du chef de l'Etat, le Premier ministre François Bayrou avait ouvert la porte à une "TVA sociale", se faisant l'écho du lobbying patronal en ce sens.

Ce principe, voté en 2012 sous Nicolas Sarkozy mais abrogé ensuite par l'ex-président socialiste François Hollande, consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA sur la consommation, pour en affecter une fraction à la Sécurité sociale. Une large partie de la TVA sert déjà à financer cette protection ; en outre, la TVA sociale pèserait proportionnellement plus lourd sur les ménages les plus pauvres - puisque la consommation représente une part plus importante de leur revenus.

Dans son interview, Astrid Panosyan-Bouvet souligne en outre qu'après l'échec du conclave sur les retraites, le gouvernement pourrait "trancher". De nouvelles mesures seront présentées à l'Assemblée par François Bayrou, en septembre.

VG avec AFP