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Une grève massive pour les fêtes de Noël serait du jamais vu depuis 1986

Le timing est serré avant les départs pour les  vacances de Noël.

Le timing est serré avant les départs pour les vacances de Noël. - Alain Jocard - AFP

De nombreux syndicats ont fait savoir qu'ils sont prêts à prolonger le mouvement durant les fêtes de fin d'année. De quoi accentuer la pression sur le gouvernement. Le dernier mouvement social à avoir bloqué la France durant la trêve des confiseurs date d'il y a plus de trente ans.

Noël 2019 restera-t-il dans les mémoires pour de mauvaises raisons ? Après une semaine grève, les syndicats sont toujours aussi remontés, et le taux de grévistes, notamment chez les conducteurs de la SNCF ne faiblit pas. Dans une semaine, les vacances de Noël débutent et avec elles le traditionnel flot de voyageurs désireux de passer les fêtes en famille. Mais auront-ils des trains pour rentrer chez eux?

Certains syndicats, comme la CGT, SUD Rail ou encore FO, mettent la pression. Ils ont prévenu qu'il n'y aura pas de trêve pour Noël si le gouvernement ne retire pas le projet de réforme des retraites. Le calendrier joue en leur faveur, et constitue un moyen de pression efficace auprès du gouvernement et de l'opinion publique qui ne veut pas rester à quai.

Car les voyageurs ont encore de mauvais souvenirs du précédent mouvement social d'importance à la SNCF, au printemps 2018 contre la réforme ferroviaire. Les grèves, qui se sont étalées sur 36 jours, ont empêché bon nombre de Français de profiter des ponts de mai et des premiers beaux jours, mais sans toucher aux sacro-saintes "grandes vacances".

Un Noël compliqué en 1986

A plusieurs reprises, les grèves ont failli perturber les fêtes de fin d'année. En 1995, le mouvement contre le plan Juppé visant à réformer les retraites et la sécurité sociale débute en décembre, et il s'est lui aussi dangereusement rapproché des vacances de Noël. Mais il s'est officiellement achevé le 21 décembre, après un sommet social.

En 2011, le syndicat FGAAC-CFDT, dénonçant la dégradation des conditions de travail et le manque de reconnaissance de la part de la direction, avait déposé un préavis de grève pour les quatre week-ends du mois de décembre. Mais là encore, après négociations, les trains avaient pu circuler pour Noël. 

Au final, seul le mouvement des cheminots entamé en décembre 1986, notamment pour des motifs salariaux, avaient perduré pendant les fêtes de fin d'année. Le réseau SNCF avait été paralysé pendant près d'un mois dans toute la France. Et même si la SNCF s'était résolu petit à petit à lâcher du lest sur les revendications des cheminots, ce n'est que le 14 janvier que la grève prit définitivement fin.

Un timing serré

Alors, ce scénario va-t-il se reproduire cette année? Le timing est en tout cas serré avant les départs en vacances. Le gouvernement multiplie les appels à la négociation, et les réunions avec les syndicats. Mais ceux-ci maintiennent la pression et attendent la prochaine journée de mobilisation prévue mardi 17 décembre. Tout va se jouer dans les jours qui suivent.

Les décisions devront vite être prises si l'on veut être assuré que tous les trains circulent sur les deux dernières semaines de l'année. Car une fois que les syndicats cheminots décident l'arrêt du mouvement, la reprise du trafic est forcément progressive. Le temps de refaire les plannings des conducteurs et agents SNCF et de décider des trains qui vont circuler en fonction des forces en présence. De plus, tout le matériel doit nécessairement repasser en maintenance avant de rouler, des vérifications doivent être menées sur les voies. Ce qui peut prendre entre trois à cinq jours.

Coralie Cathelinais