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Santé mentale des salariés: 41% se disent en détresse psychologique

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Si la part de salariés en détresse psychologique reste stable en moyenne, en France, les jeunes de moins de 29 ans, les femmes et les managers sont les plus vulnérables.

C’est une nouvelle alerte émise sur la santé mentale des salariés. Selon la 10ème vague du baromètre de la santé psychologique des salariés, ils sont 41% à déclarer être en situation de détresse psychologique. Il s’agit d’une proportion stable par rapport à la dernière vague de baromètre, publiée en février 2022. Ces travaux réalisés par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine indiquent que 14% de ces travailleurs fragilisés se trouvent même dans un état de détresse "élevée". Par ailleurs, 34% des salariés français souffrent de burnout, dont 13% de burnout "sévère".

Pour les moins de 29 ans, les résultats sont particulièrement inquiétants puisqu'ils sont une majorité, soit 59%, à déclarer se trouver en détresse psychologique. Ce ratio a augmenté de cinq points par rapport au mois de février 2022, signe d'une dégradation de la santé mentale des jeunes travailleurs. Mais cette tendance était plus marquée encore à la fin de l’année dernière. Entre octobre 2021 et juillet 2022, le nombre de salariés de moins de 29 ans en détresse psychologique a ainsi augmenté de 18 points. Mercredi, une étude de Malakoff Humanis décrivait aussi une dégradation préoccupante de la santé mentale des jeunes actifs de moins de 30 ans. Ils étaient notamment 42% à déclarer être stressés et 34% à se considérer comme émotionnellement épuisés.

Une dégradation de l'état psychologique des managers

Les résultats de la 10ème vague baromètre suggèrent que les femmes sont également davantage concernées en moyenne (46%) que les autres salariés. Mais la part de celles qui traversent des difficultés a baissé d’un point par rapport au début d’année. Quant aux managers, ils sont également plus nombreux à connaître des difficultés psychologiques (43%) par rapport à l’ensemble des salariés. Cette part a grimpé de 10 points en cinq mois. Cette progression des difficultés psychologiques pourrait s’expliquer en partie par la mise en place du télétravail. Un tiers des managers considèrent en effet le télétravail comme une entrave au management.

Mais d’autres phénomènes hérités de la crise sanitaire, et des mutations qui l’ont accompagnée, semblent participer à la dégradation du climat de travail. Les managers interrogés pointent ainsi la montée de l’individualisme et l’effritement des collectifs de travail. Une tendance que semblent confirmer en partie les salariés. Ils sont 43% à estimer que leurs collaborateurs sont plus individualistes qu’avant et 35% à déclarer qu’il y a plus de conflits.

Nina Le Clerre