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Le Medef participera "probablement" à la conférence sociale souhaitée par Sébastien Lecornu mais craint une "manipulation des partenaires sociaux"

Le patron du Medef  Patrick Martin à Paris le 30 juillet 2025

Le patron du Medef Patrick Martin à Paris le 30 juillet 2025 - Thibaud MORITZ © 2019 AFP

Invité sur TF1, le patron du Medef, Patrick Martin, a jugé "assez curieux de voir que le politique redécouvre les partenaires sociaux quand ça l'arrange et les oublie quand ça l'arrange".

Le président du Medef, Patrick Martin, s'est dit "circonspect" ce lundi au sujet de la prochaine conférence sociale sur le travail et les retraites souhaitée par Sébastien Lecornu, redoutant une possible "manipulation des partenaires sociaux".

"On y participera probablement", a déclaré sans enthousiasme Patrick Martin sur TF1, jugeant "assez curieux de voir que le politique redécouvre les partenaires sociaux quand ça l'arrange et les oublie quand ça l'arrange". "On nous marque subitement de la considération, de l'intérêt. On nous prête un rôle, qui est d'ailleurs une réalité, essentiel pour la bonne marche du pays. Puis, il y a d'autres époques où, au contraire, on nous traite par-dessus la jambe", a-t-il insisté.

"Donc, je suis assez circonspect quant à une éventuelle manipulation des partenaires sociaux."

Les pensions de retraite complémentaires du privé gelées

Ces derniers, qui gèrent le régime des pensions complémentaires, ont échoué vendredi à trouver un accord sur une revalorisation de celles-ci au 1er novembre. Les syndicats espéraient s'approcher au maximum du haut de la fourchette possible, 1%, le patronat ne souhaitant pas aller au-delà du minimum, 0,2%.

"Nous avons considéré, toutes organisations patronales confondues, que la suspension des réformes des retraites Borne et Touraine allait peser sur les retraites complémentaires et que, donc, on n'avait pas les marges de manoeuvre pour augmenter" celles-ci: "un premier résultat des méfaits de la suspension de ces réformes", a-t-il lancé.

Alors que commence lundi l'examen du budget en Commission des finances à l'Assemblée nationale, Patrick Martin a redouté que "la potion soit encore plus amère" que la copie initiale, notamment pour les entreprises: "ça va créer encore beaucoup de stress, de confusion dans la tête des entrepreneurs, qui en ce moment ont d'autres priorités, l'activité pour commencer", a-t-il considéré. "On ne parle même plus d'emploi, on ne parle pas des jeunes", a-t-il déploré, "alors qu'on a 19% de taux de chômage des jeunes."

Le Medef a présenté jeudi un plan "pour redonner confiance à la jeunesse française": "nous voulons aussi dresser des perspectives pour ce pays. Il n'y en a pas beaucoup actuellement du côté des politiques", a-t-il conclu.

P.L. avec AFP