BFM Business
Social

Laurent Berger (CFDT): "je demande le retrait de la mesure liée à l'âge pivot"

placeholder video
Invité de BFMTV, le secrétaire général de la CFDT, a réitéré son refus de négocier la question de l'âge pivot pour équilibrer les régimes de retraite. "Je demande le retrait de cette mesure qui s'appliquera dès 2022 à ceux nés en 1960" explique Laurent Berger qui appelle à la manifestation le 17 décembre mais pas à la grève.

En présentant le détail de sa réforme des retraites, Édouard Philippe s'est mis à dos la CFDT qui prône l'instauration d'un régime universel depuis les années 2000. Le premier syndicat de France est favorable à "l'organisation de la réforme systémique" a rappelé son secrétaire général. Mais Laurent Berger s'insurge à propos du choix du gouvernement d'inclure dans son projet une autre réforme qui modifie les paramètres de l'ancien système et impose un âge pivot à 64 ans avant même que le régime universel soit mis en place. "Je demande le retrait des effets de l'allongement lié à l'âge pivot. Le gouvernement doit comprendre qu'il a fait une erreur. Il poursuit une logique budgétaire qui n'est pas justifié" insiste le patron de la CFDT.

"La mesure appliquée immédiatement est paramétrique"

Cette mise place d'un "âge d'équilibre" vise à inciter les Français à travailler plus et rééquilibrer les comptes des régimes de retraite déficitaires. Il appartiendra aux partenaires sociaux impliqués dans la nouvelle gouvernance du système de retraite à points de le fixer. A défaut, le gouvernement augmentera cet âge pivot à raison de quatre mois par an dès janvier 2022 pour atteindre 64 ans en 2027.

"La mesure qui s'applique le plus immédiatement est une mesure paramétrique. Dès 2022, les salariés nés en 1960 devront travailler quatre mois de plus. Il n'est pas normal de demander à des gens travaillant dans l'agroalimentaire et les services à la personne, de travailler dès 2022, quatre moins supplémentaires ou en 2023, huit mois supplémentaires" souligne Laurent Berger.

En guide de protestation, la CFDT a décidé de rejoindre le prochain grand rendez-vous des opposants à la réforme de retraites (CGT, FO, FSU, Solidaires, organisations de jeunesse) prévue le 17 décembre.

"La CFDT sera dans la manifestation mais pas forcément dans le carré de tête avec une banderole demandant le retrait de la réforme systémique" a précisé Laurent Berger. Il a rappelé que la confédération ne se joignait pas à l'appel à la grève mercredi prochain, même si "des appels aux débrayages" ne sont pas exclus pour participer à la mobilisation du 17 décembre.

"On ne nous fera pas le coup de l'assurance chômage"

Concernant l'évolution des négociations à venir avec le gouvernement, le leader de la CFDT a souligné: "Je suis prêt à ce qu'on regarde comment l'équilibre des régimes de retraite sera renvoyé à la future gouvernance du nouveau système mais si la question, c'est vous venez discuter et on va voir comment on applique l'âge d'équilibre, la réponse est non", a-t-il lancé.

"On ne nous fera pas le coup de l'assurance chômage" a affirmé Laurent Berger tout en ajoutant, "je suis prêt, sur la question de l'équilibre financier des régimes, à montrer qu'il n'est pas un vrai problème à plus ou moins long terme."

Frédéric Bergé