"Investir pour soi-même": le président de la CPME propose une part de capitalisation dans le système des retraites

Le président de la CPME plaide pour l'ajout d'une "brique" de "capitalisation" au système des retraites. Invité sur BFM Business, Amir Reza-Tofighi a évoqué la "réalité démographique", alors que les partenaires sociaux se préparent à l'ouverture du conclave des retraites voulu par François Bayrou pour réviser la récente réforme des retraites. Certaines voix, notamment syndicales, se font entendre pour réclamer un retour à 62 ans pour l'âge légal de départ.
"Comment est-ce qu'on peut revenir à 62 ans en gardant un équilibre budgétaire, et sans toucher à la compétitivité des entreprises? Si on a une solution, moi je veux bien, mais j'appelle ça de la magie", a avancé Amir Reza-Tofighi.
Pour le dirigeant de l'organisation patronale, "la solution n'est même pas paramétrique". "Si on essaie juste de jouer sur l'âge, les taux de cotisation, le nombre de trimestres, on va juste décaler le problème de quelques années", a estimé Amir Reza-Tofighi, pour qui "la vraie solution est de revoir le système des retraites" pour qu'il puisse "tenir sur les cinquante prochaines années". "Les personnes qui ont aujourd'hui 40 ans, 25 ans, 30 ans, ne croient même plus au système des retraites", a-t-il assuré.
"Épargne populaire et collective"
"En parallèle du système de répartition" et " sans augmenter le coût ni pour les entreprises ni pour les salariés", Amir Reza-Tofighi propose "d'ajouter une brique qui serait une épargne populaire, collective, mais obligatoire". Le président de la CPME précise vouloir éviter le terme "capitalisation", estimant que "certains mots peuvent brusquer". "Oui, c'est un système par capitalisation, mais ce mot peut parfois être mal compris", a-t-il soutenu.
Développant son propos, Amir Reza-Tofighi a précisé qu'il s'agirait d'un fonds "piloté par l'État" et "les partenaires sociaux" où chacun pourrait "investir pour soi-même". "Ça permet à chacun d'avoir la garantie qu'il aura une vraie retraite demain", a-t-il avancé.