Gabriel Attal veut un "droit opposable à la garde d'enfants": est-ce que ça résoudra le problème du manque de 200.000 places en crèche?

200.000 places manquantes en crèche - THOMAS SAMSON / AFP
C’est la "révolution" proposée par Gabriel Attal. Afin de simplifier la vie des travailleurs, l’ancien Premier ministre et actuel secrétaire général du parti politique Renaissance souhaite créer un droit opposable à la garde d’enfants.
"Il s’agira de garantir à chacun une solution de garde", a-t-il assuré lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 21 juillet, présentant "la nouvelle donne économique et écologique" que sa formation politique compte insuffler, moins de deux ans avant la prochaine élection présidentielle.
"C’est lever une inquiétude constante pour les parents, c’est lever un des principaux freins à la natalité. C’est aussi une mesure d’égalité entre les femmes et les hommes, car la nécessité de trouver une solution de garde conduit souvent un des parents, et pratiquement toujours les mères, à renoncer ou à retarder son retour au travail", a-t-il argumenté.
Doter la Caf d’un pouvoir de sanction envers les communes
Pour y parvenir, Renaissance s’inspire du modèle de l’Allemagne, "qui a vu un fort développement de son offre d’accueil".
Concrètement, il s’agirait de permettre aux caisses d'allocations familiales (CAF) d'"intervenir en régie en plus des communes et intercommunalités lorsque celles-ci n’investissent pas dans l’ouverture de places d’accueil", est-il détaillé dans un document précisant le projet du parti politique.
Autrement dit: "Soit la commune propose une place, soit la CAF prend le relais, avec une sanction financière de la commune le cas échéant”, est-il envisagé.
200.000 places manquantes en crèche
Il n’empêche: pas moins de 200.000 places en crèche manquent pour répondre à la demande des parents, et ce, malgré une natalité en baisse.
D’après les chiffres publiés en fin d’année dernière par l’Observatoire national de la petite enfance (Onape), en 2022, seulement 50% des enfants de moins de 3 ans ont fréquenté au moins un mode d’accueil financé par la branche famille de la Sécurité sociale.
Cette même année, le taux de couverture, même s’il est en augmentation, s’élevait à peine à 60,3 places pour 100 enfants, dont 31,5 chez des assistantes maternelles, 23,3 en établissement d’accueil du jeune enfant (EAJE) comme les crèches, 3,3 en école pré-élémentaire et 2,2 en garde à domicile.
Pénurie de personnels
Il faut dire que le secteur de la petite enfance souffre d’un déficit d’attractivité criant. D’après le rapport annuel de la Fédération française des entreprises de crèche (FFEC) publié en mars dernier, en 2024, pas moins de 15.000 places de crèches sont gelées en raison de la pénurie de professionnels formés.
Pour donner un nouveau souffle aux métiers de la petite enfance, le parti Renaissance propose alors de développer des crèches familiales, "qui permettent de moderniser l’exercice d’assistante maternelle en le rendant plus collectif et plus souple".
La formation politique conduite par Gabriel Attal porte aussi une attention à la bonne "application des revalorisations Ségur dans tout le secteur de la petite enfance et du médico-social" qui doivent sont de l’ordre de 150 à 183 euros par mois.