Enseignants: ces revalorisations de salaire proposées en 2021 qui déplaisent aux syndicats

Les syndicats d'enseignants ont eu connaissance des propositions du ministère de l'Éducation nationale pour revaloriser les salaires, primes et indemnités dès 2021. Si certains scénarios sont conformes à leurs attentes, d'autres suscitent leurs craintes liées à des contreparties en échange de la revalorisation dont l’enveloppe budgétaire sera de 500 millions d’euros dès 2021. Cette première enveloppe doit être suivie par d’autres du même ordre dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle promise par le gouvernement sur cinq ans de 2022 à 2026.
Le ministère propose dès à présent quatre scénarios de revalorisation salariales en 2021, la balle étant dans le camp des syndicats qui devront faire rapidement des propositions complémentaires ou alternatives.
Vers l'équivalent d'un 13ème mois de salaire en 2021?
Le ministère prévoit a priori d’utiliser la majorité de cette enveloppe pour entamer la revalorisation des rémunérations des enseignant(e)s, CPE (conseillers principaux d'éducation) et PsyEN (psychologues scolaires). Il s'agirait d'une prime versée sans contrepartie, différenciée en fonction des premiers échelons de salaire de ces fonctionnaires afin de privilégier les débuts et milieux de carrière.
D'après les scénarios présentés, cette première étape de revalorisation pourrait bénéficier aux personnels de début de carrière (ceux des échelons 2 à 8) aboutissant à des montants annuels pouvant aller jusqu’à 1880 euros nets (soit 157 euros nets), soit quasiment un treizième mois en plus.
Tous les personnels ne sont pas concernés en 2021
"Les autres personnels auraient des éléments de revalorisation par la suite, dans le cadre de la loi de programmation" fait remarquer le SGEN-CFDT qui déplore toutefois que les revalorisations ne profitent pas à tous les personnels dès 2021.
D'autres scénarios de revalorisation proposés par le ministère pour 2021 concernent une proportion plus importante d'enseignants. Mais, à enveloppe budgétaire constante, le montant annuel de la prime par personne serait forcément plus faible. Le ministère propose également des améliorations de carrière en augmentant notamment la proportions des enseignants accédant à la catégorie "hors-classe", garante d'une meilleure rémunération.
Dans tous les cas de figure, la majeure partie des 500 millions d'euros promis en 2021 concernera une revalorisation salariales sans conditions.
En revanche, d'autres propositions du ministère visant à distribuer une partie de l'enveloppe budgétaire supplémentaire déplaisent aux syndicats. Ce sont celles qui sont assorties de contreparties sous la forme de tâches supplémentaires pour le personnel enseignant.
C'est cas de l'augmentation prévue des budgets pour l’indemnisation des formations se déroulant pendant les vacances scolaires. De même, le ministère prévoit une hausse des budgets pour les heures supplémentaires rémunérant les remplacements de courte durée effectués par des enseignants en cas d'absence d'un de leurs collègues.
Pour le syndicat Sgen-CFDT, "travailler plus pour gagner plus, ce n’est pas de la revalorisation", ajoutant que ces deux dernières mesures sont selon lui "clairement des fausses routes". Le débat est lancé et les prochains rendez-vous entre les syndicats et le ministère de l'Éducation nationale promettent d'être tendus.