BFM Business
Social

Élections dans les TPE: l'abstention atteint un niveau record de 96%, la CGT en tête

Un drapeau de la CGT, à Roubaix (Nord), le 4 octobre 2022.

Un drapeau de la CGT, à Roubaix (Nord), le 4 octobre 2022. - SAMEER AL-DOUMY / AFP

La CGT arrive en tête avec 27,64% des suffrages exprimés, devant la CFDT (14,86%), l'Unsa (14,38%) et FO (11,69%).

L'abstention des salariés des Très petites entreprises (TPE) et de particuliers employeurs a battu un nouveau record atteignant 95,93% lors des élections professionnelles destinées à choisir indirectement leurs représentants, et qui ont placé la CGT en tête, a annoncé ce vendredi le ministère du Travail.

La CGT arrive première (27,64% des suffrages exprimés), devant la CFDT (14,86%), l'Unsa (14,38%) et FO (11,69%), a indiqué le ministère, qui a du reporter l'annonce des résultats de jeudi à vendredi après plusieurs erreurs informatiques empêchant le décompte des votes par correspondance.

Une surprise: le syndicat des Gilets jaunes, autorisé in extremis par la Cour de cassation à se présenter, a décroché 6.846 voix (3,26%), "un résultat exemplaire, sans campagne électorale, sans financement public ni subvention !", se réjouissent ses représentants dans un communiqué.

"Je ne sais pas ce qu'on peut faire de plus"

Seuls 218.926 salariés sur près de 5,4 millions ont participé, du 25 novembre au 9 décembre, à ce scrutin crucial pour les syndicats car il contribue à définir la représentativité de chaque organisation. Au-delà du vote sur liste pour des représentants, le résultat de ces élections permettra d'établir, dès avril, la représentativité de chaque organisation syndicale pendant quatre ans dans les branches, au niveau national.

En découlent également la répartition des sièges dans les Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) - chargées du dialogue social en local - et aux prud'hommes. Créées par la loi du 17 août 2015, les CPRI, composées de dix représentants des organisations patronales et de dix représentants syndicaux, sont censées faire vivre le dialogue social au niveau local. Mais elles restent peu connues, peu sollicitées et souvent sous-dotées. Mais le scrutin n'a pas intéressé les salariés.

Les spots radios, podcasts, la publicité sur les réseaux sociaux ou la campagne d'affichage, lancés par le ministère du Travail à quelque jours du lancement du vote, n'auront rien changé. Même l'organisation patronale U2P, qui représente "les employeurs de l'artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales", s'était impliquée. En vain.

"Je ne sais pas ce qu'on peut faire de plus, on a fait de la communication, on a incité les gens. Après on ne peut mettre un revolver derrière la tête d'un salarié pour lui dire 'vas-y vote'", relève auprès de l'AFP le président de l'U2P, Michel Picon.

P.L. avec AFP