"Ça ne va pas le faire": ces grévistes d'un jour expliquent pourquoi ils ont défilé le 19 janvier

Au sein des cortèges de manifestants qui ont défilé dans l'Hexagone ce jeudi pour protester contre la réforme des retraites, certains n'étaient pas des habitués. À Paris, BFMTV a interrogé plusieurs personnes dont la présence en manifestation est rare.
Parmi eux, des policiers comme Régis, CRS. "C'est un métier avec des charges de travail, des horaires décalés, des positions statiques... Tout ça fait qu'il y a une grosse pénibilité", témoigne-t-il. Pour lui, "se voir rallonger le temps de carrière" n'est "pas acceptable".
Ne pas "mettre tous les métiers sur un pied d'égalité"
Dans les cortèges, on retrouve Bulle. Cette libraire manifeste pour la première fois de sa vie. Elle tient une pancarte sur laquelle on peut lire: "Les libraires, c'est comme les livres, ça s'abîme avec le temps". Bulle estime que son travail peut être pénible sur certains points.
"Je ne vais pas pouvoir porter des cartons jusqu'à 67 ans, ça ne va pas le faire", explique-t-elle à notre micro. Et d'ajouter:
"Mettre tous les métiers sur un pied d'égalité, c'est ne pas comprendre les différences [entre eux]".
"On vit 7 ans de moins que les autres"
Les pompiers sont également de la partie. Peter, qui exerce dans le Val-d'Oise, juge que son travail est loin d'être compatible avec le fait d'être âgé. "Les sapeurs-pompiers, on vit 7 ans de moins que les autres et on en train de nous proposer d'aller faire des feux d'appartement au 15e étage et des feux de forêt à 59 ans", déplore-t-il.
Avec sa réforme, l'exécutif souhaite reporter l'âge légal de 62 à 64 ans d'ici 2030. "Nous devons travailler davantage", a encore martelé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, à l'issue du dernier Conseil des ministres.
Jeudi, des manifestants nombreux ont battu le pavé, très majoritairement dans le calme malgré quelques heurts, donnant le coup d'envoi de la contestation contre cette réforme décriée. "Plus de deux millions" de personnes ont manifesté dans plus de 200 cortèges en France, dont environ 400.000 à Paris, a affirmé la CGT, tandis que le ministère de l'Intérieur a compté 1,12 million de manifestants, dont 80.000 dans la capitale. Un niveau de mobilisation supérieur à celui du 5 décembre 2019.
Les huit grandes centrales syndicales ont arrêté la date du 31 janvier pour la prochaine mobilisation interprofessionnelle.