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Réforme de l'assurance chômage: qui sera concerné?

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Le gouvernement a dévoilé les grandes lignes de sa réforme de l'assurance-chômage, décriée par les syndicats. Certaines mesures seront préjudiciables aux travailleurs précaires et aux seniors âgés de moins de 57 ans.

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, Gabriel Attal a dévoilé les contours de la réforme de l'Assurance-chômage souhaitée par le gouvernement. BFM Business fait le point sur les profils concernés par les changements.

• Les nouveaux demandeurs d'emploi

Comme pour toutes les réformes de ce type, les règles durcies ne s'appliquent qu'aux nouveaux demandeurs d'emploi. A partir du 1er décembre, pour être indemnisé, il faudra avoir travaillé et cotisé 8 mois sur une période de référence de 20 mois, calculée à partir de la date d'inscription en agence. La durée d'indemnisation maximale sera réduite à 15 mois pour tous les nouveaux allocataires. Les allocations seront versées sur une base mensuelle identique et non en fonction du nombre de jours que compte chaque mois.

• Les allocataires actuels

Pour les demandeurs d'emploi percevant déjà des indemnités, les règles en vigueur s'appliquent. La durée d'indemnisation maximale notamment ne sera pas modifiée.

• Les seniors de moins de 57 ans

Le régime d'indemnisation plus favorable, applicable aux seniors de 53, 54 ou 55 ans ne sera désormais accessible qu'à ceux ayant plus de 57 ans, en lien avec la réforme des retraites. Les demandeurs d'emploi âgés de moins de 57 ans verront donc leur durée d'indemnisation maximale alignée sur le régime d'indemnisation général et réduite à 15 mois contre 22,5 mois actuellement.

• Les seniors de 57 ans et plus

Les seniors de plus de 57 ans continuent de bénéficier d'un régime plus favorable, mais revu aussi à la baisse. La période de référence pour les chômeurs seniors passera de 36 à 30 mois. Les droits ouverts seront de 22,5 mois maximum contre 27 mois actuellement.

• Les seniors reprenant un emploi

Les demandeurs d'emploi âgés de 57 ans et plus reprenant un emploi seront éligibles à un complément de salaire. Si la ministre du Travail a tout d'abord évoqué un plafond de 3000 euros, c'était semble-t-il une piste de travail. Le ministère du Travail a précisé ce mardi 27 mai dans l'après-midi qu'il n'y aurait pas de plafond à cette mesure. Certains dénoncent une incitation à payer les salaires en deçà des prix du marché, puisqu'un complément leur sera versé par l'assurance-chômage.

• Les jeunes et les travailleurs précaires

Même s'ils ne sont pas visés expressément, les jeunes qui occupent bien davantage un emploi précaire que leurs aînés (en 2021, 56.9% des moins de 25 ans occupaient un emploi précaire selon l'Observatoire des inégalités) pourraient statistiquement être plus visés par cette réforme. Cumulant moins de mois cotisés, l'ouverture de droits serait plus difficile à obtenir. Cette situation pourrait aussi toucher les saisonniers et les intérimaires.

• Les entreprises

Façon de mettre à contribution également les entreprises, le gouvernement entend sanctionner les entreprises ayant recours aux contrats courts. L'idée est de moduler la contribution patronale d'assurance chômage à la hausse pour celles ayant davantage recours aux contrats courts que la moyenne de leur secteur. La mesure qui est déjà en vigueur dans sept secteurs pourra être étendue.

Le décret d'application attendu pour le 1er juillet précisera les points non clarifiés à ce stade. En cas de chômage inférieur à 6,5% la durée d'indemnisation pourrait encore être réduite selon le principe de contra-cyclicité mis en place par la précédente réforme.

Marine Landau