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Qui sont les trois candidats pour succéder à François Asselin à la tête de la CPME?

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À la présidence de la CPME depuis 2015, François Asselin va céder sa place. Trois candidats espèrent reprendre la tête de l'organisation patronale représentant les petites et moyennes entreprises.

La succession de François Asselin, inlassable bretteur au nom des petites et moyennes entreprises depuis dix ans, est lancée: la course à la présidence de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s'est ouverte samedi avec trois candidats en lice. Le comité directeur de la deuxième organisation patronale du pays a annoncé leurs noms mercredi, ils ont désormais quatre mois pour convaincre quelque 300 grands électeurs de la CPME: présidents départementaux, régionaux ou des branches professionnelles qui la composent. L'élection est fixée au 21 janvier.

Alain Gargani, 59 ans, président de la CPME Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, et membre du comité exécutif de la CPME, a fondé en 1996 l'agence Atout Organisation Science (AOS), spécialisée dans l'organisation de congrès professionnels, qui produit notamment "Atout Santé", une émission vulgarisant les pathologies du quotidien, diffusée sur Youtube et des chaînes locales.

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Amir Reza-Tofighi, 39 ans, a cofondé en 2013 l'application Heetch de covoiturage, puis en 2014 Click & Boat, une application de location de bateau entre particuliers. Il est PDG de Vitalliance, entreprise spécialisée dans l'aide à domicile et les services à la personne, et préside la commission Innovation de la CPME dont il est membre du comité exécutif.

Enfin, Gaëtan de Sainte Marie, 49 ans, dirige la centrale d'achat Qantis et co-dirige en parallèle un domaine viticole dans le Jura, le domaine de Sainte Marie. Il est actuellement vice-président de la CPME du Rhône, président de la commission numérique de la CPME et membre du comité exécutif de l'organisation patronale.

Un dernier mandat "ultra-concentré"

Pendant la campagne, François Asselin achèvera son deuxième et dernier mandat "ultra-concentré" sur sa tâche, dans un contexte politique où il espère une continuation de la politique de l'offre à l'honneur depuis 2017, qui passe en particulier par des baisses d'impôts et l'allègement de réglementations. Les patrons attribuent à celle-ci le quasi doublement des créations d'entreprises et la baisse de plus de deux points du chômage depuis sept ans.

"La situation budgétaire du pays est inquiétante", relève le dirigeant auprès de l'AFP, alors que le déficit public pourrait s'être creusé cette année à 6% du PIB, au lieu de 5,1% espérés, rendant quasiment impossible de revenir sous 3% en 2027 comme promis l'an dernier aux autorités bruxelloises. "Nous voulons absolument que les PME soient préservées" dans le budget de l'Etat et celui de la Sécurité sociale, plaide François Asselin. "Alors que nous sommes les plus ponctionnés d'Europe, nous demandons juste de la stabilité fiscale", assure-t-il.

La CPME souhaite aussi voir reprendre le texte sur la simplification, abandonné en juin en pleine lecture au Sénat pour cause de dissolution. Un projet de loi important pour ces petits et moyens patrons souvent harassés par la paperasse, "des risque-tout emm... par des risque-rien", lance régulièrement François Asselin, tout en ajoutant à chaque fois que ces derniers ne sont bien sûr "pas des personnes, mais les normes et règlements inapplicables".

François Asselin, qui revendique 243.000 entreprises adhérentes, devra superviser aussi d'ici à fin décembre la collecte de données pour la "mesure d'audience de la représentativité patronale", exercice mené tous les quatre ans pour déterminer, via le nombre d'entreprises et le nombre de salariés qu'elles représentent, l'influence des organisations patronales dans le dialogue social. La première est actuellement le Medef, devant la CPME et l'U2P (entreprises de proximité).

243.000 entreprises adhérentes

François Asselin, qui aura 60 ans en novembre, reste neutre sur l'élection à venir, se contentant d'y voir "trois belles candidatures", "engagées pour le bien commun". Il annonce n'avoir "aucune angoisse de la page vide" quand le gagnant sera annoncé le 21 janvier. Partisan pour sa part de l'actuelle loi sur les retraites, il se fixe 64 ans pour partir à son tour, après avoir organisé la succession au sein de sa propre entreprise.

Il dirige depuis 1993 à Thouars (Deux-Sèvres) l'entreprise Asselin, spécialisée dans la menuiserie et la charpente, qui a participé à des chantiers prestigieux comme la toiture du château de Versailles ou la construction de l'Hermione, réplique à l'identique d'une frégate du XVIIIe siècle.

J. Br. avec AFP