BFM Business
Economie et Social

Naissances au plus bas, espérance de vie en hausse: quelles conséquences économiques ?

placeholder video
Alors que les femmes font toujours moins d'enfants, l'espérance de vie continue à progresser. De quoi peser sur les futurs équilibres des comptes publics. Mais ces évolutions démographiques vont aussi rapidement peser sur l'activité de certaines entreprises.

L’Insee vient de dévoiler le bilan démographique de la France pour 2023, avec des évolutions majeures qui vont avoir des conséquences sur le plan économique. D’abord parce que le solde naturel -la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès- n’a jamais été aussi faible. Il y a une quinzaine d’années, le nombre de bébés nés en France excédait de 300.000 le nombre de personnes décédées dans l’année.

L’explication est simple: les femmes font moins d’enfants. Jusqu’en 2014, les maternités françaises enregistraient plus de 800 000 naissances par an. En 2020, on est passé sous le cap des 750.000 naissances annuelles. Et, en 2023, l’Insee constate une nouvelle chute, à 678.000, un niveau jamais vu depuis la seconde guerre mondiale.

Baisse du nombre d'enfants dans les écoles

Sur le plan économique, cela signifie une importante baisse potentielle de chiffre d’affaires pour un certain nombre de filières spécialisées: puériculture, jouets, nutrition infantile… Et puis ce déclin de la natalité va se traduire progressivement par une baisse du nombre d’enfants accueillis dans les écoles.

Les conséquences pourraient être encore plus importantes si la tendance se poursuit, puisqu’on pourrait assez rapidement enregistrer plus de décès que de naissances. Ce qui signifierait que, sans immigration, la France verrait sa population baisser d’ici quelques années.

La part des plus de 65 ans s'approche de celle des moins de 20 ans

De quoi peser un peu plus sur notre système de retraite. D’autant que l’espérance de vie continue, elle, à augmenter. Elle dépasse pour la première fois les 80 ans pour les hommes. Avec un gain de plus d’une année par rapport à 2013. Les hommes voient désormais leur espérance de vie progresser davantage que les femmes.

La France va donc continuer à vieillir, ce qui fera mécaniquement augmenter les dépenses de santé. Entre 2003 et aujourd’hui, la part des plus de 65 ans est déjà passée de 16,1 à 21,2%. Si la tendance se poursuit, les moins de 20 ans seront bientôt moins nombreux que les plus de 65 ans. En 2023, ils ne représentent plus que 23,5% de la population. Quant à la part des personnes en âge de travailler, elle baisse également, passant de 58,5% il y a vingt ans à 55,3% aujourd’hui.

Le rattrapage des mariages annulés par le Covid se poursuit

Dans ce bilan démographique pour 2023, il y a quand même un chiffre positif : le nombre de mariages. L’Insee en estime le nombre pour 2023 à 242.000, soit légèrement plus qu’en 2022 (241.710) mais, surtout, davantage qu’en 2019 (224.740), avant que le Covid vienne désorganiser les plannings des candidats au mariage. Leur nombre avait plongé en 2020 (154.581) et depuis, on observe un effet de rattrapage.

Ce demi-million de mariages en deux ans est en tout cas porteur d’espoir. Pour un éventuel rebond de la natalité et, surtout, pour certains secteurs d’activité: l’événementiel, bien entendu, mais aussi l’immobilier, l’ameublement, l’électroménager. Puisque c’est souvent après un mariage qu’on se met à investir davantage pour son "chez soi".

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco