BFM Business
Monde

Twitter a bloqué une campagne de propagande coordonnée par  l'Arabie Saoudite

Twitter a suspendu plus de 80.000 comptes amplifiant
les messages favorables aux autorités saoudiennes" via des
activités "agressives" sur le réseau social.

Twitter a suspendu plus de 80.000 comptes amplifiant les messages favorables aux autorités saoudiennes" via des activités "agressives" sur le réseau social. - Ander Gillenea-AFP

Twitter a déclaré avoir suspendu plus de 88.000 comptes impliqués dans une opération de manipulation et de désinformation orchestrée par l'Arabie saoudite.

Twitter continue la chasse aux campagnes de manipulation et de désinformation souvent dirigées par des États souverains. Le réseau social affirme avoir débusqué une opération orchestrée par l'Arabie Saoudite en suspendant plus de 88.000 comptes Twitter. De nombreux profils en arabe servaient de caisses de résonance "aux messages en faveur des autorités saoudiennes". Une partie de ces comptes était aussi en anglais et ciblait des publics occidentaux, a détaillé la plateforme internet américaine.

Twitter a entrepris de démanteler ce réseau en 2018. L'entreprise californienne est parvenue à mieux cerner les acteurs impliqués cet automne, et a pris des mesures drastiques en octobre dernier. Sur ces 88.000 comptes, la plateforme a publié des informations sur un noyau de près de 6.000 comptes, représentatifs de l'ensemble, à des fins de "transparence".

Des comptes violaient les règles édictées par Twitter

"Des enquêtes rigoureuses menées par nos équipes nous ont permis de relier ces comptes à une importante opération de propagande menée sur Twitter depuis l'Arabie saoudite", déclare le réseau social. Ces comptes violaient les règles de la plateforme en matière de "manipulation", dit Twitter, précisant seulement qu'ils étaient liés "à une importante opération soutenue par l'Etat" qui prenait source en Arabie saoudite.

De nombreux comptes impliqués avaient recours à des outils automatisés pour faire circuler largement des messages non politiques, a expliqué Twitter. Ces outils servent d'ordinaire à propager des annonces importantes en cas de crise, et n'enfreignent pas les règles de la plateforme.

Mais "ces tactiques ont compliqué la tâche des observateurs qui devaient repérer les tweets politiques sur des comptes qui partageaient essentiellement des contenus non politiques de façon automatique", indique l'entreprise américaine.

Les réseaux comme Facebook et Twitter luttent activement contre les nombreuses opérations de manipulation de l'opinion orchestrées notamment depuis la Chine, l'Inde, la Russie ou encore l'Arabie saoudite. En septembre, un rapport du Oxford Internet Institute a établi que le nombre de campagnes avait doublé en deux ans, et qu'elles provenaient aussi bien de gouvernements démocratiques qu'autoritaires.

Frédéric Bergé avec AFP