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Licenciement dans la fonction publique: Stanislas Guerini ne souhaite pas remettre en cause "la garantie de l'emploi"

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Le ministre souhaite néanmoins faciliter le licenciement des travailleurs qui ne font "pas bien" leur labeur car cela "démotive les autres employés".

"Le statut de la fonction publique, c'est la garantie de l'emploi, je ne souhaite pas la remettre en cause". Invité sur la matinale de France Inter, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini est revenu sur sa volonté de faciliter le licenciement de fonctionnaires dans le cadre de son projet de réforme.

Poussé par certaines vives réactions au sein de la classe politique ainsi que par une levée de bouclier de la part des syndicats, le ministre a rappelé qu'il ne comptait pas revenir sur l'absence de "licenciement économique dans la fonction publique".

Mais selon Stanislas Guerini, le statut "n'a jamais expliqué pourquoi on ne peut pas licencier quelqu'un qui ne fait pas son travail". Un point sur lequel ce proche d'Emmanuel Macron veut se pencher. Pour justifier sa volonté de réforme, le ministre a évoqué les treize licenciements pour insuffisance professionnelle et les 222 révocations pour fautes en 2023.

Pour ou contre le licenciement des fonctionnaires ? - 10/04
Pour ou contre le licenciement des fonctionnaires ? - 10/04
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Un nombre insuffisant pour le ministre. "Cela fait un total de 235 pour 2,2 millions d'agents publics", a-t-il expliqué.

"Il faut être très décalé pour ne pas comprendre que quand vous avez un collectif de 100 personnes et qu'il y a une seule personne qui ne fait pas bien son travail sans conséquence, cela ne démotive pas les autres employés", a-t-il martelé.

"Système plus juste"?

Il a assuré que les fonctionnaires étaient les premiers à "vouloir un système plus juste". Sauf que pas si sûr... Les réactions hostiles des syndicats s'enchaînent depuis sa première prise de parole sur le sujet chez nos confrères du Parisien.

"C'est le grand paradoxe de cette journée de mardi. On nous dit le matin qu'on n'arrive pas à recruter et que ce n'est pas assez attractif. Et l'après-midi on nous dit qu'on veut virer davantage de fonctionnaires! Hyper attractif", a fustigé Christian Grolier, secrétaire général de la Fédération générale des fonctionnaires de Force ouvrière (FO) auprès de RMC.

Même son de cloche du côté de La CGT, 1er syndicat dans la fonction publique, qui "se positionne d’ores et déjà contre un projet qui s’inscrirait dans le prolongement (...) de la loi de transformation de la fonction publique, avec un accent mis sur l’individualisation des rémunérations et le développement de leur part aléatoire et discrétionnaire".

Théodore Laurent