Le régime minceur que préconise le conseil d’analyses économiques pour réduire la dette

En attendant de connaître le nom du futur premier ministre, le conseil d’analyses économiques, apporte sa pierre au débat sur la meilleure façon de réduire la dette et les déficits publics. Pour redresser la barre, les économistes chargés d’éclairer Matignon en la matière -le libéral Thomas Philippon et les keynésiens, Xavier Ragot et Adrien Auclert- ont concocté un régime drastique.
Objectif : économiser pas moins de 112 milliards d’euros sur une période allant de sept ans à douze ans au maximum. Ils jugent en effet préférable de lisser l’effort pour éviter que la nécessaire rigueur budgétaire casse la croissance économique du pays.
20 milliards d'euros économisés en ne prenant pas en compte l'inflation
Dans le régime qu’ils préconisent de suivre, les efforts demandés ne reposent pas sur une seule catégorie de contribuables. Ils prévoient prévoit, par exemple, d’économiser 20 milliards d’euros l’année prochaine en gelant certaines dépenses. D’abord, en ne revalorisant pas le point d’indice de la fonction publique ; ensuite n’augmentant le montant des aides sociales pour prendre en compte l’inflation, comme c’est le cas en temps normal ; enfin en ne touchant pas l’an prochain au barème des tranches d’impôts.
Cette dernière mesure aurait pour effet de pénaliser les contribuables bénéficieraient cette année d’une hausse de leurs revenus. Ainsi les salariés ayant obtenu de leur employeur une augmentation visant juste à compenser l’inflation paieraient plus d’impôts alors même que leur pouvoir d’achat n’aura pas augmenté. Cette technique a déjà été utilisée en 2011 puis 2012, permettant à l’État d’engranger au total près de 5 milliards d’euros de recettes en plus.
Un effort également demandé aux entreprises
Les entreprises seraient également mises à contribution. Les trois économistes du CAE suggèrent d’économiser 4 milliards d’euros en limitant les aides à l’embauche d’apprentis, déjà rabotée cette année. Les employeurs n’y auraient droit que pour les contrats signés avec les jeunes les moins qualifiés.
Autre suggestion: réduire le niveau du crédit d’impôts recherche qui permet aux entreprises d’économiser sur les dépenses qu’elles engagent pour innover. A la clé 2,5 milliards d’euros d’économies. Autant de pistes de travail qui vont nourrir le débat de la rentrée avec le vote du budget.
