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Le ramadan débute ce jeudi sous le signe de l'inflation alimentaire

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La tradition de partage et de convivialité qui accompagne la fête religieuse musulmane se retrouve menacée par la hausse galopante des prix des produits les plus populaires en cette période.

"Maintenant on fait des calculs avant d’acheter." Alors que le ramadan, mois de prières et de partage pour les musulmans, débute ce jeudi, plusieurs pratiquants redoutent de devoir se priver lors de la rupture du jeûne alors que les produits les plus populaires de cette célébration religieuse sont inévitablement touchés par l'inflation.

"Le miel avant, on le vendait à 1,95, là, il est à 2,95, ça augmente tout le temps", explique un commerçant parisien à BFMTV.

Une hausse bien perçue par les clients, qui font désormais plus attention à leurs dépenses. "On regarde plus les prix maintenant, pas comme avant. On prenait des choses et on regardait après", dit l'un d'entre eux.

"Obligés de se contenter de ça"

Logiquement, les commerçants se mettent au diapason et adaptent leurs offres à la situation économique actuelle. Une commerçante ivoirienne de Paris a mis en place un système d'offre pour les produits les plus populaires, les bananes, les bouillons de viande, le sucre ou encore le miel, sans réel effet.

"Les gens achètent les produits les moins chers maintenant. Même s’ils n’aiment pas, ils sont obligés de se contenter de ça", déplore-t-elle.

À Nice, Mourad Behnadou, un boucher halal, observe également le changement de comportement de ses clients. "Avant, les clients achetaient en grande quantité et stockaient, maintenant c’est différent, ils préfèrent acheter de jour en jour", observe-t-il, auprès de BFMTV.

Pour autant, de nombreux pratiquants préfèrent faire passer au premier plan la philosophie du ramadan, plutôt que les considérations économiques.

"Le ramadan, le soir, c’est les repas partagés, la convivialité, donc forcément on ne lésine pas sur le prix, tant pis", "on n’a pas de budget, mais on se met en découvert", "même si c’est cher on n’a pas le choix, mais la viande sera plus restreinte que l’année dernière", disent-ils.

L'inflation devrait se poursuivre

L'inflation alimentaire ne cesse d'exploser et est un poids important dans le budget des foyers français. Selon l'Insee au mois de février, la hausse des prix dans l'alimentaire sur un an atteignait 14,5%. Un chiffre largement supérieur à la moyenne de l'inflation tous secteurs confondus, estimée à 6,2%. Et la tendance devrait se poursuivre puisque d'ici juin, ce chiffre devrait atteindre 15,4%.

Toujours selon l'Insee, ces augmentations entraînent inévitablement un changement dans les paniers de consommateurs et dans les habitudes alimentaires avec comme risque une dégradation de la qualité de la nourriture consommée.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV