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La hausse des tarifs d'électricité est "scandaleuse" affirme la patronne de la CGT Sophie Binet

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La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet juge scandaleuse la hausse des tarifs de l'électricité et prévient qu'elle menace le pouvoir d'achat des ménages et la pérennité des petites entreprises, des artisans et des commerçants. Elle réclame le retour aux tarifs régulés.

La hausse de la facture d'électricité sera inférieure à 10% a indiqué dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire en précisant qu'elle sera entre 8,6 et 9,8%. Cette précision ne passe pas pour la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

"C'est scandaleux. C'est le fruit unique d'une décision de l'Etat. La CGT demande le retour aux tarifs régulés", a déclaré sur LCI Sophie Binet.

La responsable rappelle que cette hausse s'additionne à celles qui se sont succédés depuis deux ans. Le tarif réglementé a augmenté de 4% en février 2022, 15% en février 2023 et 10% en août 2023. Sur deux ans, l'augmentation totale est de l'ordre de 43 à 44%.

Sophie Binet rappelle que ces augmentations successives risquent une fois de plus de fragiliser les ménages. Elle va aussi mettre en danger les petites entreprises, les commerçants et les artisans.

"Une décision difficile, mais nécessaire"

Cette augmentation de tarif concerne 20 millions de ménages abonnés à l'électricité, dont 10,6 millions au tarif de base, c'est-à-dire le tarif "bleu" d'EDF, fixe sans heures creuses. Pour environ 400.000 abonnés particuliers ayant souscrit une option dite "effacement jour de pointe", le tarif augmentera de 10,1%.

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Pour les petites entreprises et abonnés non résidentiels, la hausse sera de 5,2 à 8% selon les contrats a indiqué dimanche Bruno Le Maire sur TF1. Il précise que pour un 4-pièces en maison chauffé à l'électricité (9 MWh/an), elle augmenterait de 17,8 euros par mois. Une boulangerie bénéficiant du tarif réglementé en heures pleines/heures creuses, avec 90 MWh de consommation annuelle, paiera 116 euros de plus par mois.

"C'est une décision difficile, mais c'est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement dans de nouvelles capacités de production électrique et puis pour sortir définitivement du quoi qu'il en coûte", a justifié Bruno Le Maire sur TF1.

Le gouvernement avait depuis deux ans réduit une taxe sur l'électricité pour éviter des hausses trop fortes des tarifs; c'est cette "taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité" (TIFCE) qui va remonter en février, de 1 à 21 euros par mégawattheure, comme le budget 2024 le permettait. Avant la crise, elle était de 32,44 euros.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco