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Prix des carburants: de Rugy "comprend le mécontentement" des Français

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Le ministre de la Transition écologique a défendu sur BFMTV ce mardi la hausse des taxes sur les carburants, qui impact le pouvoir d'achat des consommateurs. François de Rugy estime qu'il faut accompagner les Français pour sortir du "tout pétrole", pour éviter qu'ils ne subissent les hausses futures des prix de l'énergie.

Après celle de la CSG, la hausse des taxes sur les prix des carburants est la mesure qui fait grincer des dents dans le pays. Celle-ci vient s'ajouter à la remontée des prix du pétrole et pèse durement sur le pouvoir d'achat des Français. Plusieurs actions vont alors être menées dans les prochaines semaines pour protester contre ce choix budgétaire du gouvernement, notamment une manifestation prévue le 17 novembre.

"Je comprends les difficultés, le mécontentement, l'irritation" des Français lorsqu'ils ont la facture sous les yeux, a déclaré François de Rugy sur BFMTV ce mardi. Le ministre de la Transition écologique a néanmoins défendu la hausse des taxes: si "on dit qu'il y a un problème de prix, on agit sur la dictature du court terme", mais que va-t-on faire "si les prix du pétrole continuent d'augmenter?", rappelant que le baril a connu des niveaux beaucoup plus haut il y a dix ans.

"Notre politique c'est de libérer les Français du tout pétrole, libérer les français du fioul", a détaillé le ministre.

Les recettes équivalente au budget du ministère

Certes, le gouvernement a prévu une prime à la conversion pour que les Français délaisse leurs vieilles voitures au profit de modèles plus récents, moins consommateurs en carburant. Mais certains accusent l'exécutif de se servir de la fiscalité verte seulement pour augmenter les recettes budgétaires de l'État.

"Les recettes 2019 des taxes sur les carburants c'est 34 milliards d'euros. Le budget du ministère de la Transition écologique est de 34 milliards d'euros", a répondu François de Rugy. "Le CITE (crédit d'impôt pour les transition énergétique, ndlr) c'est 1,8 milliard d'euros, ça correspond à peu de choses près à la fiscalité sur le carburant en plus", a-t-il poursuivi.

Pour le ministre, cette politique est nécessaire "si on veut se libérer du pétrole pour le climat et pour éviter, demain, de subir la hausse des prix des marchés mondiaux" de l'énergie.

Un chèque énergie pour traverser la "mauvaise passe"

En attendant de réussir cette transition, des Français sont lourdement frappés par la hausse des prix de l'énergie. Selon le médiateur de l'énergie, un Français sur trois limite sa consommation de chauffage faute de moyens suffisants pour payer les factures.

François de Rugy rappelle que le gouvernement a mis en place un chèque énergie pour aider les personnes concernées à traverser "cette mauvaise passe". Son montant va passer de 150 euros cette année à 200 euros en 2019. Quelque 3,5 millions de Français sont éligibles, qu'ils se chauffent au gaz, à l'électricité ou même au fioul.

"Certains y ont droit mais n'y ont pas encore recouru nous allons donc faire une campagne de communication pour informer", a souligné le ministre.

J.-C.C.