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Notre-Dame de Paris: elle fut bâtie au prix, déjà, d'un vaste effort collectif

Sur le chantier à la fin du 12ème siècle, s’activent beaucoup de manœuvres, des hommes de corvée, des apprentis, des centaines d’ouvriers spécialisés et des bénévoles, sous la direction de maîtres artisans.

Sur le chantier à la fin du 12ème siècle, s’activent beaucoup de manœuvres, des hommes de corvée, des apprentis, des centaines d’ouvriers spécialisés et des bénévoles, sous la direction de maîtres artisans. - Pierre Verdy, Pierre Guillaud-AFP

Le chantier de la construction de Notre-Dame de Paris, entamé en 1163, fut considéré comme achevé en 1345. Les travaux coûtant cher, l'édifice a vu son financement mêler l'argent des notables, l'impôt sur les récoltes, et le labeur des corporations d'artisans, d'hommes de corvée, de centaines d'ouvriers et de nombreuses femmes, aussi.

À l'heure où les dons affluent de France et du monde entier pour sa reconstruction, Notre-Dame de Paris a dû aussi faire appel à un effort collectif pour être financée et construite. L'année 1163 est celle retenue pour la pose de sa première pierre à l'initiative de Maurice de Sully. Évêque de Paris depuis 1160, il décida de donner une cathédrale à la mesure de la première ville de France qui comptait un peu moins de 50.000 habitants à l'époque.

Mais, il faudra attendre 1345 pour que Notre-Dame de Paris soit achevée sous la forme qui est toujours la sienne aujourd’hui. Le chantier gigantesque de ce qui sera la deuxième plus grande cathédrale de France (après celle d'Amiens) exigea d'importants besoins en artisans spécialisés et en fonds, ce qui explique sa durée étalée sur presque 180 ans.

Les notables ont apporté leur argent et le peuple son travail

Une somme de savoirs techniques, de moyens matériels, humains et financiers ont été mobilisés pour ce chantier qui s'étala en plusieurs phases de construction successives entre le XIIe et le XIVe siècles. "Le roi Louis VII, l’église, les notables de la ville et le peuple tout entier participent: les uns offrent de l’argent, les autres leur travail, leur savoir-faire", explique le site notredamedeparis.fr.

À l'instar des seigneurs féodaux, l’évêque du diocèse de Paris possède beaucoup de terres qui génèrent des impôts perçus sur les récoltes pour financer la construction. Mais il se dit que "pour subvenir aux frais de ces constructions, devant lesquelles l’art moderne est forcé de s’humilier, l’évêque s’adressait aux pécheurs, à ceux qui devaient accomplir quelque pénitence, et il leur en faisait remise moyennant une somme d’argent" soutient une publication de 1851 intitulée "L'Église et les évêques de Paris", dans la Revue des Deux Mondes.

Des centaines d'ouvriers, manoeuvres et hommes de corvée

Réputé bon gestionnaire, l'évêque Maurice de Sully supervisa et orchestra le financement des travaux de Notre-Dame durant plus de 30 ans jusqu'à sa mort en 1196: il aurait même laissé à son décès 5000 livres de l'époque, de quoi couvrir en plomb la toiture de la partie orientale de l'édifice religieux.

Les moyens humains exceptionnels mis en œuvre pour bâtir la cathédrale ont, quant à eux, reposé sur le travail de manœuvres, d'hommes de corvée, d'apprentis et des centaines d’ouvriers spécialisés et de bénévoles. Tous étaient guidés par les maîtres chevronnés "qui dirigeaient le construction: le Maçon, le Menuisier, le Verrier…" selon le site notredamedeparis.fr

Enfin, "un grand nombre de femmes, selon leurs forces et leurs talents, participaient à la construction de Notre-Dame de Paris : certaines faisaient le mortier, d’autres le plâtre, d’autres encore les décors…", toujours selon ce site.

Frédéric Bergé