McKinsey rappelle que les commandes de l'Etat ne représentent que "5% de son chiffre d'affaires"

Les cabinets de conseil n'ont jamais été autant dans le viseur. Un projet de loi devrait être présenté dans les prochaines semaines pour exiger plus de transparence sur les missions confiées par l'Etat à ces entreprises privées. Eric Coquerel, nouveau président de la commission des Finances, a commandé une enquête.
Invitée sur BFM Business ce lundi, Clarisse Magnin-Mallez, directrice générale de McKinsey France, l'un des cabinets pointé du doigt, s'est exprimée sur le sujet.
Le projet de loi pourrait obliger les cabinets de conseil à publier la liste de leurs clients pour s'assurer de l'absence de conflit d'intérêt.
L'Etat, une "petite partie" de l'activité de McKinsey en France
"Nous verrons les conditions que l'on peut appliquer à notre travail. Mais encore une fois, [les commandes de l'Etat] ne représentent que 5% de notre chiffre d'affaires et 3% de notre marge. C'est une petite partie de l'activité de McKinsey en France", a soutenu Clarisse Magnin-Mallez, affirmant à demi-mot que le cabinet de conseil pourrait facilement s'en passer si les règles fixées étaient trop contraignantes.
"McKinsey n’a pas coûté un milliard à l’Etat. McKinsey a été retenu sur des projets qui représentaient 1% du milliard. Nous n'étions pas le plus gros, on était même le 20ème cabinet. 1%, ça représente 10 millions, et ce montant n’a pas évolué sur les 15 dernières années", a-t-elle ajouté.
Le projet de loi entend aussi interdire à ces cabinets de réaliser des missions gratuites. "Les missions gratuites que nous avons faites visaient au rayonnement de la France. Si on considère qu’il y a un risque d’association, arrêtons-le. Je pense que c’est une très bonne recommandation. Je suis pour la transparence et pour que les règles soient claires et simples", affirme Clarisse Magnin-Mallez sur le plateau de Good Morning Business.
Elle a toutefois rappelé que "nous sommes dans une démocratie", et que rien n'empêche l'un des collaborateurs "de faire campagne sur son temps personnel" pour tel ou tel parti.
"La contribution à l'impôt, ce n'est pas que l'impôt sur les sociétés"
En mars, une commission d'enquête du Sénat avait accusé les entités françaises du cabinet McKinsey d'optimisation fiscale, de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.
"La contribution à l’impôt d’une entreprise, ce n’est pas que l’impôt sur les sociétés. On a payé quasiment un demi-milliard d’euros sur les dernières années, notamment de cotisations sociales", a rétorqué Clarisse Magnin-Mallez.
La directrice générale de McKinsey France s'est justifiée en expliquant que le marché du conseil en France était "très compétitif", que les honoraires du cabinet étaient "15 à 20% plus faibles en France que dans le reste de l'Europe", et que le coût du travail y était plus important.