La Banque de France révise à la hausse sa prévision de croissance au 1er trimestre

L'optimisme reste de rigueur à la Banque de France. Ce mardi, les économistes de l'institution ont une nouvelle fois revu à la hausse leurs prévisions de croissance du PIB tricolore, tablant sur +0,2% au premier trimestre 2023, soit 0,1 point de plus que lors des dernières estimations de janvier.
"La croissance du PIB serait soutenue sur le trimestre par le dynamisme de l'activité dans l'industrie et les services marchands sur les deux premiers mois de l'année", janvier (+0,2%) comme février (+0,1%) ayant été meilleurs qu'attendu, souligne la Banque de France dans sa dernière enquête mensuelle de conjoncture.
Impact des mouvements sociaux
Le mois de mars a en revanche été marqué par un repli du PIB de 0,3%. En dépit d'une hausse de l'activité de l'industrie manufacturière, le secteur industriel dans son ensemble a connu un recul de la valeur ajoutée de plus de 1%.
La baisse de l'activité s'est surtout observée dans la branche énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage, production d'électricité et gestion des déchets (-6,9%) affectée par les mouvements sociaux contre la réforme des retraites. Même constat dans les services marchands (-0,3%) où l'activité a progressé dans les services aux ménages et services aux entreprises mais s'est repliée les transports et le commerce (-1,4%), également perturbés par les mouvements sociaux.
"Pour cette même raison, l'activité aurait été stable dans la restauration, alors que les chefs d'entreprise anticipaient le mois dernier une progression de l'activité", note la Banque de France. Au final, seul le secteur de la construction a vu son activité croître le mois dernier (+0,3%).
Rebond attendu en avril
Le repli de l'activité observé en mars n'est pas à mettre uniquement sur le compte des mouvements sociaux. Pour la Banque de France, difficile de distinguer ce qui relève vraiment des grèves et ce qui relève d'un effet de base, d'une sorte de "contrecoup" après des mois de janvier et février meilleurs que prévu.
Quoi qu'il en soit, l'institution s'attend à un rebond dès le mois d'avril alors que "les anticipations des entreprises (...) suggèrent à ce stade une progression du PIB par rapport à mars, avec de nouveau une situation contrastée suivant les secteurs (recul dans la construction, hausse dans les services et fort rebond dans l'industrie)", malgré "un niveau d'incertitude encore élevé entourant cette perspective".
Début mars, la Banque de France avait doublé sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année 2023. Elle s'attend désormais à une progression de 0,6% du PIB, contre 0,3% de croissance annuelle envisagée dans ses précédentes projections publiées en décembre.