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La Banque de France constate une reprise "meilleure que prévu" en juin

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Selon le baromètre mensuel de la Banque de France, le reprise en France pour le mois de juin serait l'une des meilleures d'Europe. L'activité pré-crise sera retrouvée début 2022 mais une 4e vague et les pénuries pourraient freiner ce redémarrage.

La reprise est meilleure que prévu, selon le baromètre de la Banque de France qui chaque mois interroge 8000 entreprises.

"En juin, l'activité a été meilleure (...), on le voit notamment dans la restauration. En mai ce secteur était à 25% de son activité normale et pensait atteindre 50% en juin avec l'allégement des mesures. En fait, elles sont à 70% du niveau normal et (on) anticipe 80% pour juillet", annonce sur BFM Business Olivier Garnier, chef économiste à la Banque de France.

Pour l'ensemble du 2e trimestre, la Banque de France fait une estimation avancée de la croissance qui attendrait 1%, soit deux fois plus que prévu initialement.

Cette reprise serait l'une des meilleures d'Europe.

"La France est dans le peloton de tête. Quand on regarde le PIB par rapport au niveau pré-crise dans les pays de la zone euro, nous avons le plus haut niveau, ou la moindre perte d'activité, même devant l'Allemagne", indique Olivier Garnier.

Difficultés croissantes d'approvisionnement

La prudence reste de mise. La France fait une prévision de croissance légèrement inférieure aux 6% attendus par l''Europe. En effet, une quatrième vague pourrait faire chuter cet élan. Mais pour l'économiste, c'est peu probable.

"On a appris à chaque confinement. Lors du premier, on a plus baissé que les autres, le bâtiment s'est complètement arrêté quand en Allemagne il a continué. Mais au fil des confinements, l'économie a appris, les entreprises se sont adaptées. En cas de 4e vague, l'impact économique serait encore moins marqué que ce que l'on a connu au printemps dernier grâce à cette résilience, mais aussi au vaccin".

Malgré tout, la Banque de France rappelle que l'activité pré-crise n'a pas été retrouvée.

"On estime que ce sera début 2022, mais il faut aussi rappeler que nous avons perdu deux années de croissance, il faut garder ça en tête", rappelle Olivier Garnier.

L'autre inquiétude repose sur les pénuries.

"Il y a toujours des difficultés croissantes d'approvisionnement. Notre enquête signale qu'au mois de juin, elles ont continué d'augmenter. Dans le bâtiment, plus de la moitié des entreprises rencontrent des difficultés et c'est près de 50% dans l'industrie. L'économie mondiale a redémarré en même temps"

Ça conduit à des pressions à la hausse sur les coûts, les marges des entreprises et il y aura aussi un petit effet sur l'inflation, craint le chef économiste de la Banque de France.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco