Incendie à Rouen: Le Maire estime qu'il serait "utile" de revoir l'implantation des usines Seveso

Un incendie s'est déclenché dans l'usine chimique Lubrizol à Rouen le 26 septembre - Lou BENOIST / AFP
Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a jugé dimanche qu'il serait "utile" de revoir les règles d'implantation des usines sensibles, après l'incendie jeudi de l'usine chimique Lubrizol de Rouen. "Avoir des usines classées Seveso qui sont quasiment imbriquées dans une ville, on ne ferait plus ça aujourd'hui", a déclaré Bruno Le Maire sur le plateau du Grand Jury de RTL et LCI.
"L'urgence aujourd'hui c'est garantir la sécurité sanitaire des habitants de Rouen. Après, qu'on fasse un retour d'expérience, que nous regardions quelles leçons il faut en tirer sur les implantations d'usines, sur les usines à risque, sur la topographie de toutes les usines à travers le territoire, pourquoi pas, je pense que ça pourrait être utile", a t-il avancé.
Plusieurs riverains, associations ou syndicats ont fait part depuis jeudi de leur inquiétude ou de leur colère, alors que l'usine chimique Lubrizol, un site industriel Seveso seuil haut, est située dans la ville de Rouen, à environ trois kilomètres de la célèbre cathédrale. Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.
1312 sites Seveso
Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, la France compte 1312 sites classés Seveso (dont 705 en seuil haut) à ce jour. Fin 2015, lors du dernier recensement, la France en comptait 1261 (dont 700 en seuil haut).
Bruno Le Maire, auparavant ministre de l'Agriculture de 2009 à 2012, a par ailleurs souligné qu'il lui "paraîtrait normal" que soient indemnisées les pertes des agriculteurs de la région rouennaise, "pour ceux qui n'auraient pas été assurés".
Autour de Rouen les agriculteurs ont été touchés de plein fouet avec un "gel" des productions et des récoltes susceptibles d'avoir été exposées à la suie "jusqu'à obtention de garanties sanitaires", a annoncé samedi le préfet de Normandie Pierre-André Durand.