L'ex-patron du Medef et le président de la CFE-CGC "unanimes" sur le déficit lié aux retraites

Même constat, solutions divergentes. L'ancien président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, et le président de la CFE-CGC, François Hommeril sont revenus sur BFMBusiness sur les conclusions de la "mission flash de clarification du financement des retraites" rendus ce jeudi 20 février par la Cour des comptes.
Ce rapport commandé par le Premier ministre, François Bayrou, tranche sur l'état financier du système des retraites. Le Béarnais défendait jusqu'ici une position controversée: le déficit des retraites serait bien plus grave que les estimations officielles en raison d'une surcotisation de l'État dans la fonction publique.
"Invention politique"
Mais les Sages ont fait infléchir le patron du Modem. La Cour des comptes considère qu’il est impossible de comparer les taux du privé et du public afin de déterminer une éventuelle surcotisation de l’État. Elle souligne également que la manière dont cette contribution publique est comptabilisée n’a pas d’impact sur le poids global des finances publiques. Pour l’institution, il n’est donc pas envisageable d’assimiler les régimes de retraite du secteur privé à ceux des fonctionnaires.
"Le déficit caché est une invention politique qui vise à faire payer une partie de la retraite des fonctionnaires par les salariés du privé à la place de l'État", a signalé François Hommeril à l'aune des conclusions du rapport.
Même son de cloche du côté de l'ancien patron des patrons. "Il n'y a pas de surprise dans ce rapport. Il y a deux déficits: un issu du privé et l'autre du public", expose-t-il. "Il n'y a pas de tuyauterie entre les deux. Sur ce sujet la position des partenaires sociaux est unanime".
Hausse des cotisations contre recul de l'âge de départ
Sur la façon de résorber le déficit, les deux hommes ont proposé des solutions aux antipodes. Pour rappel, le déficit des régimes de pension sera de 6,6 milliards d'euros en 2025. Il gonflera 14,6 milliards d'euros 10 ans plus tard pour s'établir finalement à 31,6 milliards d'euros en 2045.
"Il faut que cela soit les salaires qui financent le régime des retraites à travers les cotisations", a avancé François Hommeril. "Une hausse des cotisations c'est du pouvoir d'achat en moins pour les salariés, en plus d'être une perte en compétitivité pour les entreprises", lui à répondu Geoffroy Roux de Bézieux.
"Il n'y a pas 36 solutions. Il faut beaucoup plus de gens qui travaillent, et qu'ils travaillent plus longtemps", a-t-il ajouté.