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Déficit: revivez l'audition de Bruno Le Maire devant l'Assemblée nationale

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Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi spécial, l'ancien ministre de l'Economie Bruno Le Maire est auditionné ce jeudi devant la commission d'enquête sur le dérapage des finances publiques à l'Assemblée nationale.

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Merci d'avoir suivi ce live consacré à l'audition de l'ancien ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Bruno Le Maire devant la commission chargée d'enquêter sur les dérapages budgétaires lorsqu'il était à la tête de Bercy.

"Il ne faut pas chercher le chat qui dort", avertit Bruno Le Maire

L'ancien ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, qui estime ne "pas avoir été épargné par les critiques politiques depuis des mois", s'est vigoureusement défendu lors de son audition devant la commission des finances de l'Assemblée nationale :

"Il ne faut pas chercher le chat qui dort, il ne faut pas le réveiller. Je ne veux emmerder personne mais il ne faut pas aller me chercher sur des choses qui sont injustes et fausses."

"Vous pensez qu'on peut me griffer matin, midi et et soir, me faire porter l'intégralité de la responsbailité de déficits et de dettes sur lesquels je n'ai jamais trouvé ici aucun soutien pour réduire les dépenses, faire des économies, sortir des boucliers tarifaires sur l'électricité et sur le gaz, vous vous trompez d'homme", a-t-il martelé.

Bruno Le Maire se dit "favorable" à un partage des notes du Trésor et de la DGFiP avec les présidents des commissions des finances

Au sujet des notes du Trésor et de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) qui ont mis la puce à l'oreille à Bercy, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances est "favorable à ce que les président des commissions des finances du Sénat et de l'Assemblée nationale soient destinataires de ces notes".

Selon l'ancien patron de Bercy, cela permettrait de "partager les informations et d'avoir un dialogue plus approfondi entre le gouvernement et les parlementaires sur le pilotage des finances publiques."

"Ca évitera de rentrer systématiquement dans des politiques de bouc-émissaires."

Bruno Le Maire estime que les Français "n'en peuvent plus du niveau de prélèvement"

Lors de son audition devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, l'ancien ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a évoqué la problématique des impôts. "Je pense que nos compatriotes n'en peuvent plus de ce niveau de prélèvement, notamment sur le travail", a-t-il insisté.

"Nous ne pourrons demander aucun effort aux Français si nous ne sommes pas capable de réduire le train de vie de l'Etat."

"Jamais, jamais, jamais": passe d'armes entre Bruno Le Maire et la députée LFI Danielle Simonnet

Interrogé par la député LFI Danielle Simonnet, Bruno Le Maire s'est défendu de toute tentative de se soustraire aux contrôles quant à son action à la tête de Bercy. "J'entame ma dixième heure d'audition sur ce sujet du dérapage des comptes publics, a-t-il insisté. J'ai fait 3 heures au Sénat, 3 heures supplémentaires et nous entamons la troisième heure. Donc on ne peut pas dire que je me soustrais au contrôle de l'Assemblée nationale et du Sénat même si je suis en retrait de la vie publique."

"Je rends des comptes mais à la façon dont je vois les choses et dont je constate que cette Assemblée a laissé dériver dans le budget 2025 les comptes publics et n'a jamais soutenu les efforts d'économies : jamais, jamais, jamais."

Bruno Le Maire "plaide pour l'autonomie fiscale des collectivités locales"

L'ancien patron de Bercy admet que le problème principal du dérapage des finances publiques provient des pertes de recettes à hauteur de 42 milliards d'euros. Cependant, il évoque également 12 milliards d'euros de dépenses inattendues des collectivités locales.

"Ce mille-feuille territorial est devenu incompréhensible pour nos concitoyens et doit être revu de A à Z. Je plaide pour l'autonomie fiscale des collectivités locales. Nous avons mis en place un haut conseil des finances publiques locales."

Bruno Le Maire refuse d'"être à la fois le père Fouettard et le père Noël"

L'ancien ministre de l'Economie et des Finances considère qu'il a agi rapidement pour conserver l'objectif d'un retour du déficit public sous les 5% en 2024 : "Depuis début 2024, je n'ai cessé d'annoncer des décisions impopulaires de réductions des dépenses. Le 21 janvier, je suis allé défendre l'idée qu'il fallait sortir du bouclier tarifaire sur l'électricité." Il cite également la baisse des crédits de l'Etat à hauteur de 10 milliards d'euros.

"Je ne peux pas être à la fois le père Fouettard et le père Noël. J'ai été extrêmement clair dès le mois de janvier sur la gravité de la situation de nos finances publiques et sur la nécessité de mesures de redressement."

"Je ne suis pas fan de la dissolution et de la censure", insiste Bruno Le Maire

Devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, Bruno Le Maire a souligné que les spreads entre la France et l'Allemagne étaient "restés stables autour de 25 points" pendant une grande partie de son séjour à Bercy "avant de bondir à 90 points de base" pour finalement se situer aux environ de 70 points aujourd'hui.

"Je ne suis pas fan de la dissolution et de la censure mais je suis un grand fan de la stabilité et je considère que c'est la seule manière d'obtenir des résultats solides et durables pour notre pays."

Bruno Le Maire assure qu'il réclamait un débat sur les finances publiques "depuis août 2021"

L'ancien patron de Bercy rappelle qu'il s'est "battu" pour un projet de loi de finance rectificatif qui "était souhaitable" selon lui. "Il est nécessaire de mettre le sujet des finances publiques au coeur du débat politique en France, affirme Bruno Le Maire. Depuis août 2021, je réclame ce débat."

"En juin 2022, j'ai réclamé ce débat parce qu'une grande nation a besoin d'avoir un débat sur la manière dont elle finance son modèle économique et social."

Bruno Le Maire défend des prévisions de croissance qui "se sont avérées proches de la réalité"

L'ancien ministre de l'Economie et des Finances a rappelé qu'il n'intervenait "à aucun moment sur l'évaluation des recettes fiscales" : "Ce sont les services qui font l'évaluation du rendement des recettes. Il est bon et sain d'avoir une séparation entre le politique et l'administratif sur l'évaluation du rendement des impôts."

En revanche, Bruno Le Maire "constate qu'année à après année, nos prévisions de croissance se sont avérées proches de la réalité" à l'exception de l'année 2020.

"Toutes les prévisions de croissance ont été validées par le Haut conseil des finances publiques. Je ne fixe pas un taux de croissance pour gonfler les recettes."

Retraite à 60 ans, 35 heures: Bruno Le Maire évoque des "erreurs de politiques fatales"

"Il n'y avait pas de fatalité à ce que la part de l'industrie manufacturière dans le PIB tombe de 20 à 10%", a estimé Bruno Le Maire, pour qui "ça n'est pas arrivé en Allemagne" ni "en Italie".

"Nous avons fait" des "erreurs de politique économique fatales", a avancé l'ex-ministre.

"La retraite à 60 ans, fatale. Les 35 heures, fatales. L'augmentation des charges sur les salaires, fatale", a-t-il énuméré.

"Qui êtes-vous pour juger?"

"Il a fallu prendre des décisions d'économies drastiques, rapides, impopulaires, pour tenir les comptes", a avancé Bruno Le Maire, citant les "annulations de crédits", la "sortie du bouclier tarifaire sur l'électricité" ou encore le "doublement de la franchise sur les médicaments".

Ces 25 milliards d'euros "auront été au bout du compte les seules économies de 2024", a-t-il déploré.

"Toutes ces économies, vous les avez écartées d'un revers de la main, vous avez même exigé de revenir dessus", a affirmé Bruno Le Maire, s'adressant aux députés de la commission d'enquête. "Alors, qui êtes-vous pour juger?", s'est-il interrogé.

"Vous ne voyez la réalité que d’un côté": les échanges sont serrés entre Eric Coquerel et Bruno Le Maire

Plus d’une demi-heure après le début de l’audition de Bruno Le Maire devant la commission d'enquête sur le dérapage des finances publiques, les échanges sont vifs entre le président de la commission Eric Coquerel et l’ancien ministre de l’Economie Bruno Le Maire, assis côte à côte.

Au "Qui êtes-vous pour juger ?" lancé par Bruno Le Maire dans son propos préliminaire, suit quelques minutes plus tard "Vous ne voyez la réalité que d’un côté", asséné par Eric Coquerel.

Bruno Le Maire et Eric Coquerel lors de l'audition de l'ancien ministre ce jeudi 12 décembre 2024 à l'Assemblée nationale
Bruno Le Maire et Eric Coquerel lors de l'audition de l'ancien ministre ce jeudi 12 décembre 2024 à l'Assemblée nationale © Assemblée nationale

"Les erreurs de politique économique se paient cher", selon Bruno Le Maire

"Les erreurs de politique économique se paient cher, et se paient longtemps", a poursuivi Bruno Le Maire, évoquant la "retraite à 60 ans", le passage aux 35 heures, les "embauches massives" de fonctionnaires et la "multiplication des échelons administratifs".

"Nous avons financé à crédit les promesses de tous ceux qui refusent les réalités économiques", a affirmé l'ex-ministre.

"Nous continuerons de financer à crédit notre modèle si nous revenons sur la réforme des retraites et si vous redistribuez toujours plus nos richesses nouvelles", selon lui.

"À quel moment a-t-il été sérieusement question du redressement des comptes de la Nation?"

"À quel moment a-t-il été sérieusement question du redressement des comptes de la Nation dans vos débats? Jamais. Où avez-vous proposé et documenté des économies durables, sérieuses, significatives dans vos débats? Nulle part", s'est agacé Bruno Le Maire, s'adressant à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.

Bruno Le Maire estime que l'Assemblée nationale "ne veut pas réduire la dette"

"Le débat sur le budget 2025 et la motion de censure ont fait tomber les masques", a affirmé Bruno Le Maire dans son propos liminaire.

L'Assemblée nationale "ne veut pas réduire les dépenses publiques", "ne veut pas réduire la dette" et "ne veut pas de plan sérieux de rétablissement des comptes publics en France", a-t-il affirmé.

LAssemblée nationale "vote toutes les dépenses nouvelles" et "supprime toutes les économies", a déploré l'ex-ministre de l'Économie, pour qui "elle a, depuis longtemps, perdu le sens de réalités économiques et budgétaires".

Bruno Le Maire face aux députés

Bonjour et bienvenue dans ce live consacré à l'audition de Bruno Le Maire devant la commission d'enquête sur le dérapage des finances publiques à l'Assemblée nationale.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV