Bercy n'en peut plus du Budget

La procédure budgétaire du PLF 2025 est tellement complexe qu’à Bercy, on veut surtout aller le plus vite possible. Il faut dire qu'on est sur un texte lancé par Attal, récupéré par Barnier et qui maintenant doit être bouclé par Bayrou… Trois gouvernements!
Alors pour aller vite, les technos comme les ministres veulent retoucher le moins possible la copie. Côté recettes, Bercy prévoit toujours 8 milliards de surtaxe d'impôt sur les sociétés, 2 milliards de contribution sur les plus aisés, la flat tax à 33% votée au Sénat… Il va simplement falloir trouver quelques tours de passe-passe juridiques sur les questions fiscales pour éviter la rétroactivité qui serait sanctionnée par le Conseil constitutionnel.
10 milliards à trouver
Idem pour les économies. Le gouvernement Bayrou va reprendre la copie Barnier. L'accord trouvé avec le Sénat sur les 2 milliards d'euros d'économies sur les collectivités devrait être conservé, tout comme les 1,6 milliard d’économies sur les allègements de charges des bas salaires.
Il reste quelque 10 milliards d'efforts à trouver pour la nouvelle équipe, mais la partie dépense du PLF qui va être examiné à partir du 15 janvier au Sénat contient encore 18 milliards d’économies. Il y a du grain à moudre.
Ce qui fait dire à un haut fonctionnaire de Bercy que le déficit laissé par Barnier n’est pas de 5,4% comme il est pourtant inscrit dans l'article d'équilibre pour l’instant, mais de 5,2% en réalité. François Bayrou devrait quant à lui viser un déficit de 5,4% ou 5,5% du PIB. On est plus très loin du compte.
Et un ministre l’assure: dès qu’on aura trouvé un accord politique et qu’on se sera doté d’un budget, le spread de la France baissera. Et il sera déjà temps de préparer le PLF 2026.