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Et si les complémentaires santé remboursaient moins pour rester abordables?

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Confrontées à un gonflement de leurs dépenses de remboursement, les complémentaires santé ont pratiqué des augmentations importantes de tarifs en 2024 (+8,1%) et les prévisions pour 2025 font état d'une hausse un peu ralentie, mais qui reste à un niveau élevé.

Trop chère la complémentaire santé de base? Les grands organismes du secteur confrontés à la hausse de leurs dépenses de remboursement ont plaidé jeudi pour réviser le "contrat responsable" qui sert de base à 96% des contrats santé souscrits par les Français.

Les assureurs, les organismes paritaires et les mutuelles, soit les trois grandes familles de complémentaires santé, "proposent de refondre le socle de protection sociale complémentaire santé, aujourd'hui défini par le contrat responsable, afin de concilier la couverture des besoins essentiels avec l'accessibilité des soins", expliquent-ils dans un communiqué. En clair, revoir ce que cette complémentaire de base doit rembourser, et peut-être proposer un contrat "moins disant" mais aussi moins cher.

Cosigné par France Assureurs, le Centre technique des institutions de prévoyance et la Mutualité française, le texte interroge la pertinence du cahier des charges de ce contrat encouragé fiscalement par l'État.

Confrontées, comme l'Assurance maladie, à un gonflement de leurs dépenses de remboursement, les complémentaires santé ont pratiqué des augmentations importantes de tarifs en 2024 (+8,1%) et les prévisions pour 2025 font état d'une hausse un peu ralentie, mais qui reste à un niveau élevé. Pour elles, les contraintes du contrat responsable finissent par rendre le contrat trop cher pour certains assurés comme les retraités.

"Il faut que le contrat responsable et solidaire revienne à son but d'origine, qui était de rendre accessibles" les soins essentiels, a estimé jeudi Eric Chenut, président de la Mutualité française, lors d'une conférence de presse.

Un bilan de la réforme "100% Santé"

Les trois familles de complémentaires santé ne précisent pas comment le contrat responsable pourrait être revu, et notamment comment le panier de soins pourrait être réduit. Mais "déjà, la première chose, ça serait d'arrêter de rajouter des choses", a souligné Eric Chenut, en rappelant que les gouvernements précédents voulaient rajouter dans le contrat responsable les remboursements des prothèses capillaires et des fauteuils roulants.

Le président de la Mutualité française a aussi indiqué qu'il souhaitait "un vrai bilan du 100% Santé", une réforme voulue par Emmanuel Macron qui a permis de rembourser à 100% certains soins en audiologie, optique et dentaire.

À la suite de cette réforme, "il y a des dépenses qui sont dynamiques et qui ne devraient pas l'être, ou en tout cas pas à cette proportion", a déploré Eric Chenut, en évoquant notamment l'optique. Dans ce domaine, "je crains que la manière dont les choses ont été présentées amène les gens à penser qu'il y a un droit de tirage tous les deux ans" pour de nouvelles lunettes, a-t-il dit.

TT avec AFP