Deux SDF gagnent 500.000 euros à un jeu à gratter grâce à une carte volée: vont-ils toucher leurs gains?

Quelqu'un va-t-il seulement voir la couleur de ces 500.000 euros? Il y a une quinzaine de jours à Toulouse, Jean-David découvre que sa voiture a été forcée et qu'un sac à dos contenant ses moyens de paiement et ses papiers d'identité a été volé. En contactant sa banque pour faire opposition, le quadragénaire apprend que sa carte bleue a été utilisée via la fonction sans contact pour des dépenses d'un montant de 52,50 euros.
En jetant un œil à ses relevés de compte, Jean-David s'aperçoit que 50 euros ont été dépensés dans un tabac à proximité du lieu de stationnement de sa voiture. Il s'y rend et la buraliste lui explique que deux hommes aux allures de sans-domicile fixe ont acheté des jeux à gratter pour 50 euros.
"Il a trouvé leur comportement suspect, car ils ont essayé de payer avec une première carte, qui a fonctionné, puis ont voulu faire un second achat, mais le paiement sans contact a échoué", raconte Jean-David dans sa plainte, que Le Parisien a pu consulter. "Et la personne n’a pas été en mesure de taper le code."
Le paiement potentiellement suspendu
Lorsque Jean-David demande si l'établissement est équipé de caméras de surveillance, la buraliste lui fait part de son scepticisme à l'idée qu'il puisse retrouver les deux individus. Et pour cause, les jeux à gratter leur ont permis de remporter le gain maximal à savoir un demi-million d'euros qu'ils doivent à présent retirer directement auprès de la Française des jeux.
Contactée par BFM Business, la FDJ indique "qu’aucune demande de paiement d’un gain de 500 000 euros remporté à Toulouse et associé à un ticket à gratter Cash n’a été effectuée". Toujours est-il que la question de la légalité du gain se pose: revient-il aux deux individus qui ont gratté les tickets malgré l'origine frauduleuse de l'achat ?
"De manière générale, quand/si une plainte est déposée, le paiement peut potentiellement être suspendu au regard des éléments soumis par le tiers jusqu’à l’issue de la procédure pénale", nous explique la Française des jeux.
S'il déclare au Parisien que les policiers l'ont assuré que la somme serait saisie, Jean-David invite néanmoins les deux gagnants à prendre contact avec son avocat, Me Pierre Debuisson: "Quoi que puissent en dire les autorités, et même si ces deux hommes ne pourront sans doute pas retirer l’argent, ce ticket appartient bien à quelqu’un. Sans moi, ils n’auraient pas gagné, mais, sans eux, je n’aurais pas acheté ce ticket. Je veux leur proposer de partager les gains!"