Bruno Le Maire toujours "opposé" à l’encadrement des promotions sur les produits non alimentaires

Portée par le député Renaissance Frédéric Descrozaille et adoptée en mars dernier par le Parlement, la loi destinée à "renforcer l’équilibre entre fournisseurs et distributeurs" doit entrer en vigueur en mars 2024. Très vite, le texte a provoqué une levée de boucliers du côté des distributeurs, à l’image du patron de Carrefour Alexandre Bompard qui demande un moratoire d’un an sur son application.
Invité dimanche de BFM Politique, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est dit mitigé sur les dispositions de ce texte de loi.
"Il y a des bons éléments comme le fait de protéger le revenu des agriculteurs, estime Bruno Le Maire. Je tiens d’ailleurs à les rassurer, je continuerai de défendre la marge des producteurs."
En revanche, ce dernier se déclare "opposé" à la disposition qui limite les promotions sur les produits d’hygiène comme les "déodorants, shampoings et couches". Une position qu'il maintient depuis l'adoption de la loi en mars dernier.
"Il faut revenir sur le plafonnement à 34%"
La priorité reste selon lui le pouvoir d’achat des ménages et ces promotions s’avèrent être une bonne solution pour alléger les dépenses. "Cette mesure est difficile à défendre en période de grosse difficulté pour le pouvoir d'achat des ménages. Il faut revenir sur le plafonnement à 34%", poursuit-il. Quant à la question du moratoire réclamé par Alexandre Bompard, le ministre botte en touche.
"C'est aux parlementaires qu'il faut s'adresser. Ça peut être fait tout de suite mais c'est à leur initiative", a lancé Bruno Le Maire.
De son côté, le député Descrozaille considère les levées de boucliers des distributeurs comme une opération de communication” et rappelle que le seuil de revente dans le non alimentaire avoisine aujourd’hui les 18,9%, alors que la loi permet de l’élever à 25%.