Arrêts maladie: Gabriel Attal ferme la porte à une augmentation du délai de carence

Le Premier ministre a balayé la proposition. Face à l'augmentation des arrêts maladies, et son coût de 12 milliards d'euros pour la Sécurité sociale en 2023, la Cour des comptes avait suggéré d'augmenter les délais de carence de trois à sept jours dans le privé notamment.
"Ma priorité, c'est plutôt de lutter contre les arrêts maladie frauduleux, c'est très facile de s'en procurer sur Internet et les réseaux sociaux" a répondu Gabriel Attal ce jeudi matin sur les ondes de France Inter.
"Ce n'est pas parce que la Cour des comptes fait une proposition qu'on doit la reprendre", a-t-il poursuivi.
La veille, le président de l'Institution, Pierre Moscovici avait sonné l'alerte. "Il est impératif de trouver les voies d'une meilleure régulation de la dépense dans ce domaine des arrêts maladie", a-t-il lancé. Parmi les solutions proposées, une hausse du délai de carence donc, mais pas que...
La Cour propose également, un jour de carence d'ordre public, une réduction de la durée maximale d'indemnisation de trois à deux ans associée à une meilleure prise en charge des pathologies chroniques. Des économies chiffrées entre 500 millions et 1 milliard d'euros.
Le Premier ministre en a profité pour mettre en avant son bilan de lutte contre la fraude sociale, initié durant son passage aux Comptes publics. "On n'a jamais autant recouvert de montants liés à la fraude sociale, on n’a jamais autant sanctionné depuis que j’ai mis en place ce plan", s'est-il enorgueilli.
En 2023, les mises en recouvrement liées aux cotisations sociales, ont atteint 1,18 milliard d’euros, 50 % de plus que l’année précédente. Pour ce qui est des fraudes aux prestations sociales, 450 millions d’euros de préjudice ont été détectés par les CAF, 200 millions par l’assurance vieillesse et 450 millions par l’assurance maladie. Pour autant, ces montants ne viennent pas directement dans les caisses de l'Etat. En effet, un redressement équivaut à une créance exigée mais cela n’assure en rien son règlement.