Didier Duhaupand (les Mousquetaires) dénonce "la rupture d'égalité" avec les discounters de l'alimentaire

Comme chaque année à la même époque, les acteurs de la grande distribution négocient âprement avec les producteurs et les industriels de l'agroalimentaire afin de fixer les prix d'achat de leurs produits dans le cadre de la loi Egalim.
Les distributeurs sont souvent pointés du doigt pour faire faire pression afin d'obtenir les prix les plus bas mais pour Didier Duhaupand, président du Groupement Les Mousquetaires (Intermarché, Netto), "ces négociations se passent très bien", souligne-t-il sur le plateau de Good Morning Business.
Il rappelle qu'en France, "ces négociations sont très encadrées, nous avons le contexte légal le plus contraignant du monde". Et de dénoncer "l'éternel procès qui est parfaitement utilisé par les lobbies des grands industriels et qui s'en servent tous les ans pour améliorer leurs négociations".
"Une main attachée dans le dos"
Le responsable indique d'ailleurs que "plus de 90% des accords avec les PME sont signés avec un mois d'avance et plus de 70% avec les grands industriels mais on n'empêchera pas les lobbies de faire pression".
Mais pour Didier Duhaupand, le problème n'est pas là. "On a les négociations les plus encadrées du monde mais malgré cela, nos concurrents sur le marché, des discounters qui peuvent être d'origine allemande ou hollandaise peuvent se contenter d'acheter des produits dans d'autres pays européens où ils sont vendus nettement moins chers" en dehors du cadre de la loi Egalim.
"Ils peuvent acheter le plus légalement du monde des produits en Europe et les ramener tout à fait normalement dans leurs points de vente et vendre à des prix complètement décrochés par rapport aux nôtres. C'est une concurrence qui n'est pas normale", assène le dirigeant qui dénonce ici "une rupture d'égalité avec ces discounters et d'autres opérateurs du marché", comme les géants du e-commerce.
Ces derniers "ne sont pas soumis à une taxe sur le commerce et sur les surfaces", rappelle Didier Duhaupand.
"On a l'impression que dans cette course, nous avons au moins une main attachée derrière le dos voire les jambes un peu entravées", regrette-t-il.