Deuxième année consécutive de contraction de son PIB, l'Allemagne est vraiment malade

Une photo montre une Volkswagen VW Beetle garée dans la lande près de Diepholz, dans le nord de l'Allemagne, le 1er décembre 2024. Dans les landes du nord de l'Allemagne, dans les années 1950 et 1960, de nombreuses voitures étaient garées et éliminées par leurs propriétaires sur leur propre terrain. - AFP
L'économie allemande s'est de nouveau contractée en 2024, une deuxième année de récession d'affilée liée à la crise persistante du modèle industriel et exportateur, dans une période d'incertitude politique marquée par des élections législatives en février.
La première économie européenne a enregistré une chute de 0,2% de son produit intérieur brut (PIB) en 2024, selon une première estimation mercredi de l'institut Destatis. En 2023, le PIB s'était déjà contracté de 0,3%, plombé par la hausse des coûts de l'énergie consécutive à la guerre russe en Ukraine.
Au dernier trimestre 2024, le PIB a baissé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, selon une estimation préliminaire de l'institut.
Le repli de 2024 est aligné avec les estimations du gouvernement et de la banque centrale allemand (Bundesbank), alors que le Fonds Monétaire International (FMI) tablait, plus optimiste, sur une stagnation.
Une troisème année de récession attendue
Pilier de la réussite économique du pays, "les exportations allemandes ont baissé malgré l'augmentation globale du commerce mondial en 2024", a constaté Ruth Brand, la présidente de l'institut Destatis, lors d'une conférence de presse.
La crise économique s'illustre avant tout dans les difficultés de l'industrie manufacturière, dont "la compétitivité internationale est "mise sous pression".
Notamment dans l'automobile, les grands groupes du pays perdent du terrain face à leurs concurrents chinois, plombés par des coûts de l'énergie toujours élevés depuis le début de la guerre russe en Ukraine en 2022.
Par ailleurs, "les ménages se sont abstenus d'acheter malgré la hausse de leurs revenus à cause de l'incertitude sur l'évolution de la situation économique".
Malgré le recul de l'activité, le déficit public allemand s'est maintenu à 2,6% du PIB en 2024, toujours en dessous de la moyenne de l'UE estimée à 3,1%.
Les économistes ne tablent pas sur un rebond rapide : "tout porte à croire que 2025 sera la troisième année consécutive de récession", a commenté mercredi Jens-Oliver Niklasch, de la banque LBBW, accentuant la pression sur le gouvernement qui sera formé à l'issue des élections législatives du 23 février.
