Coronavirus: le déficit public attendu en forte hausse, à 3,9% du PIB

Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher ont décidé d'organiser dans la matinée une réunion "très large" aux côtés des organisations patronales (Medef, U2P, etc.) et des représentants de nombreuses filières. - AFP
"Nous sommes dans une guerre économique et financière. Elle sera longue et violente", a prévenu ce mardi Bruno Le Maire. Alors que l’épidémie de coronavirus frappe de plein fouet l’économie française, l’exécutif prédit une sévère dégradation des finances publiques en raison des mesures de soutien annoncées pour les entreprises et salariés.
Dans Les Echos, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin affirme que le déficit public est désormais attendu en forte hausse en 2020, à 3,9% du PIB. Pour rappel, le gouvernement tablait initialement sur un déficit de 2,2%.
"Si j'ai toujours défendu le sérieux budgétaire en temps de paix, c'est pour que la France n'ait pas à lésiner sur les moyens en temps de guerre", explique le ministre.
La dette au-delà des 100% du PIB
Dans ces conditions, Bruno Le Maire a annoncé que la dette publique allait dépasser les 100% du PIB cette année. L’économie française devrait par ailleurs entrer en récession avec une baisse de la croissance estimée à -1% (contre +1,3 attendu initialement). Ces chiffres ne sont toutefois que provisoires et dépendent largement de la durée de la crise sanitaire actuelle.
La dégradation des comptes publics est essentiellement due au plan de soutien à l’économie à hauteur de 45 milliards d’euros qui prévoit notamment un dispositif de chômage partiel indemnisé à 100% par l’Etat, le report de charges, la suspension des loyers et factures pour les entreprises en difficulté, la création d’un fonds de solidarité pour les TPE, etc.
L'Etat va également garantir à hauteur de 300 milliards d'euros les prêts accordés par les banques aux entreprises touchées par les conséquences de la crise du coronavirus.