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Bruno Le Maire: "Il y a aura un avant et un après cette épidémie sur l'organisation de l'économie"

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Le ministre de l'Économie, lors d'un point-presse, a renforcé les mesures de soutien aux entreprises mises en difficulté par l'épidémie de coronavirus. Celles-ci pourront demander le report des charges sociales par simple email tandis que le remboursement par l'État du travail partiel est augmenté de 7,74 à 8,04 euros de l'heure.

Le gouvernement a décidé de muscler et simplifier sa réponse économique à la baisse d'activité provoquée par l'épidémie de coronavirus. "Un certain nombre de secteurs sont très durement touchés. Ce sont des baisses de chiffre d'affaires de 60% en moyenne pour les traiteurs, de 30 à 40% pour l'hôtellerie et de 25% en moyenne pour les restaurateurs. Des chiffres encore plus fort concernent le secteur de l'événementiel" a confirmé Bruno Le Maire.

"Il y aura un avant et un après de cette épidémie de coronavirus sur l'organisation de l'économie mondiale. Nous voyons bien combien il est important de réfléchir à une meilleure organisation des chaînes de valeur et à une relocalisation d'un certain nombre d'activité" a ajouté le ministre de l'Économie.

Demandes de report de charges sociales par email

Bruno Le Maire s'exprimait depuis le ministère où il recevait ce lundi matin les professionnels des principaux secteurs d'activité concernés par les conséquences de l'épidémie sur leur activité. Il a présenté dans la foulée une série de nouvelles mesures de soutien aux entreprises.

Alors que le 15 mars prochain se présentent de prochaines échéances sociales et fiscales, les entreprises en difficultés pourront demander le report de leurs charges sociales par "simple envoi d'un email" a précisé le ministre, qui s'est engagé à reporter aussi le paiement des échéances fiscales de la manière la plus simplifiée possible.

"Des dégrèvements d'impôts au cas par cas"

"Nous avons prévu un dégrèvement d'impôts directs au cas par cas, pour les entreprises qui seraient menacées de disparition en raison de l'impact économique de l'épidémie" a complété le ministre.

Les filières d'activité les plus concernées par cette crise -le transport aérien, l'automobile et le luxe- seront reçues en particulier par la Secrétaire d'Etat Agnès Paniier-Runache' dans les jours qui viennent. S'agissant du transport aérien, Bruno Le Maire a demandé au commissaire européen Paolo Gentiloni concerné "que les compagnes puissent conserver leurs créneaux aériens sans avoir à faire tourner à vide leurs avions dans le ciel, ce qui est particulièrement absurde"

Concernant la trésorerie des entreprises, la BPI (Banque Publique d'Investissement) a été "mobilisée pour soutenir les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire)" et "la garantie des prêts a été portée de 40 à 70%", a précisé ministre.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, présente aux côtés du ministre de l'Économie, a par ailleurs indiqué que le remboursement de l'État aux entreprises portant sur 70% du coût horaire du travail, dans le cadre du travail partiel (chômage technique) serait porté de 7,75 euros par heure à 8,04 euros, soit au niveau du Smic.

Plus tôt dans la matinée, Bruno Le Maire avait déclaré que l'impact du coronavirus sur la croissance de l'économie française sera "de plusieurs dixièmes de points de PIB" (produit intérieur brut), avait déjà indiqué lundi sur France Inter le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Frédéric Bergé